(au revoir le Maroc)
ânes, mules, coqs, maisons terreuses meurtries de fraiches cicatrices
tapis de laine supportant le tissé des jours, pains ronds écrits sur la pierre avec des tournoiements de femme et d'herbes en fagots
les vallées fertiles tranchent la caillasse de saignées en saignées plus vivaces, le vent est l'ami des moutons et des roches culbutées, le monde plie sous l'alternance des cailloux plats et des lignes de crêtes, dans la glaise des montagnes se carrent des marabouts et des secrets de tourelles,
Mais de virages en virages la gorge enfoncée fait surgir un déluge de rivière qui mène à l'absence de l'eau, à l'absence du vert, qui mène aux remparts osseux et millénaires enlacés de cactus
la planète rouge était à l'aplomb de ces nuits où j'ai oublié de répondre à tant de questions
je ne sais plus ce qui me pousse au loin, sinon un rêve sec, épuisé de poussière, un battement de souffle
qui voudrait écrouler tous les murs