3 novembre 2018
6
03
/11
/novembre
/2018
11:03
c'est le cœur : le marteau qui cogne, qui bouillonne
c'est le buisson ardent : les tombes emportées par le ruisseau des feuilles et la brume violette des draps condamnés aux champs d'honneur
car l'honneur s'est perdu et le tourbillon glisse en fourneaux refroidis, en ardoises, en voies de fer qu'on a déshabillées
après c'est le silence
le fleuve méandreux traverse le ventre pâle des vallées endormies où demeurent
l'accointance du ciel avec le métal, la vérité de l'eau qui s'embrase sans le dire, le souvenir d'un oiseau noir, le grondement d'une cohorte de mots abandonnés et de voyelles orphelines
jetées une à une dans la rivière si plate, si terrible
qu'on rêve de la déchirer