La ville s'enroule en écailles de brume et de feuilles luisantes avec la douceur des grands iguanes ou des serpents de mer qu'on a rêvés sans trop y croire.
puis elle surgit des hauteurs et s'éveille entre deux eaux, entre deux ponts, et se déploie d'arcades en arcades, de rues en rues, de glissades en croche-pied de fils noués
chaque impasse se soulève, chaque maison vibre et le ciel s'évanouit vers l'arc des couleurs qui claquent à tous les vents
les tours, les môles, les rails s'ébrouent en gerbes d'air doré
alors, la Sirène se lève, le jour ondule, le moteur ronfle,
et c'est un autre matin de pluie qui lave et répand sa fraîcheur sur la barbarie de nos illusions
la ville enfin s'éclaire, comme le pas du marcheur à la conquête des légendes