Il y a quatre villes, piliers de ciel, qui habitent le nom de Quito
La ville bariolée de couleurs imaginaires qu'on ne retrouve pas, même en fouillant chaque ruelle. Celle d'avant le voyage. Elle est déjà passée.
la ville répandue, échappée, jeu de cubes au hasard des quebradas, des précipices, des ponts, des failles, des cassures, des escaliers, des ascensions, des coupoles. La ville qu'on nomme avec les pieds, le souffle et le présent.
La ville noire surgie des couches telluriques, qui tremble sous les pavés, interroge et ne répond jamais. Qui se réveille en vomissant des ombres .
La ville des nuages. Elle reste encore longtemps quand on tourne le dos.
Je ne sais laquelle je préfère.
Chacune compose un plan de visages et d'images, de mots et de murs que le magma tient à la verticale, et parfois consume, et parfois redresse.
Les quatre noms de Quito sortent et renaissent tour à tour, de l'abîme ou du cratère, avec un bruit de cœur-marteau, une ivresse de fanfare ou un bouquet de pétards crépitants.
Puis, ils dansent sur les volcans, et c'est la fin du rêve de Quito.
Restent les mémoires vives sur la courbure des vallées