Mais qu'attend-il l'avenir impatient entre doigts de cuisine et de table, entre méli-mélo des notes espérées ?
La pâle Didon s'effondre rouge dans le suspens de son air qui n'arrive plus. La vie ne donne pas ce qui est annoncé, elle se dérobe et chante en finissant. Je me dis : alors, tout arrêter ? ou reprendre une à une les cosses tendres. Mais rien ne cesse, ni les doigts, ni les mots. Je ne réponds pas.
L'entre-deux temps assis sur la fenêtre ne parle pas, lui non plus. Refait le mouvement, sculpte l'instant d'une voix qui s'éteint. On ne sait rien du mal, cette bulle d'univers qui s'élève à mots couverts. Le mal existe à l'intérieur. Il pourrait nous frôler, ou hurler à la mort, on n'en saurait rien. Il faut le respirer, l'injecter sous la peau pour le connaitre, à la fin.
Le reste du temps est-il encore du temps ? Une heure ne compte pas, attendue, égarée. Mais quand elle s'évanouit, on ne se rappelle que la défaillance. Plus l'heure perdue, plus la parenthèse du moment dérobé. Mais, l'évanouissement, le vol, la perte. Accélération, mouvement. Et la rage !
Alors, plus de chiffre, plus de rouge, plus d'en-dehors. Didon est morte. Encore une fois.
Fin des haricots.