9 avril 2021
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dans le village il y a une foule qui marche
il y a des boutiques grandes ouvertes
des fenêtres
chaque pas soulève une ombre
chaque silence étouffe un cri
ici on n'a rien enlevé
ni le temps ni le remords ni la cendre
ceux qui arrivent ne savent pas qui est mort qui est vivant
le bois la pierre le vent ne disent rien, comme toujours
ils sont restés, lointains
ils sont restés, absents
les larmes n'arrêtent pas les brasiers
ceux qui marchent dans la poussière n'ont pas de larmes
eux aussi se taisent
le village s'enfoncera dans les sables mouvants
et nous tournerons et retournerons, en vain, le sablier de nos hontes
à Oradour, et bien loin d'Oradour, pareillement