De quelle obscure familiarité se sent-on habitée lorsqu'on déchire le voile des univers parallèles et des artistes imaginaires ?
De quel réconfort soudain se sent-on envahie lorsque les formes tout à coup vous caressent, vous interrogent, et vous rassurent étrangement, tant sur votre faiblesse que sur la certitude qu'aucun monstre de fer et de cuir ne sera jamais aussi démoniaque que l'humain lui même ?
J'ai habité l'antre des monstres et n'y ai entendu que des chuchotements fertiles, n'y ai vu que des rêves enfouis, n'y ai trouvé que des échappatoires nécessaires, n'y ai touché que des berceaux de nuit où le jour n'avait pas encore de nom.
Tous les obstacles cèdent à l'émotion, tous les contraires deviennent possibles. On veut demeurer dans la noirceur des cryptes, dans la musique viscérale qu'un cliquetis fantôme rend à sa vraie nature. La paix des songes véritables, débarrassés de la peur du réel, débarrassés des hurlements productivistes et destructeurs. Le retour à l'éternité.
Ce jour-là j'entrais dans l'intime création et la trouvais plus belle encore : l'huile des mondes parallèles consolait de la terre, le crâne s'envolait à l'écart des épaules. Il y trouvait une place.
le Naïa Museum, musée des arts de l'Imaginaire, est installé depuis 2015 dans le chateau de Rochefort-en-Terre (56)