sous ce titre ésotérico arithmétique, se cache le résultat très sec et dénué de poésie d'un bref espace de vie
intense, intérieur et collectif, où nous fûmes tous emportés dans le même élan.
la politique est cet acte rude et passionnel
on se lance des chansons qu'on voudrait brailler à tue tête dans les cours et les rues avec l'espérance chevillée à la gorge, pour recracher la terrible impuissance d'un en-dehors qui n'est plus habité
parce qu'on sait, pour la plupart d'entre nous tous, que la peau du monde se réduit à quelques pièces qui manquent, à quelques violences secrètes, à quelques éphémères sursauts qu'il nous refuse encore
on n'est pas dans un espace de raison, comme ils disent, de bon sens, comme ils disent, pragmatique, et puis comment faire autrement, faut bien que les gros s'engraissent pour que d'autres les voient s'engraisser
alors on se réchauffe au feu d'un lendemain dont on sait qu'il ne peut exister parce que le mal rôde, et qu'il ne peut exister que parce que le mal rôde
et sa couleur d'or pâle nous fait transpirer, et sa couleur de suie nous brûle toujours, même lorsque le feu depuis longtemps éteint n'a plus rien à manger
c'est une si vaste question qu'elle fait siffler des airs perdus dans nos têtes vides
elle s'appelle justice, égalité
elle s'enchevêtre de pourquoi, quoi quoi, quoi ?
je ne sais pas pourquoi, lui dis-je, je ne sais pas ce qu'il faut de nombre et de fureur pour faire lâcher un seul trop plein
je ne sais pas ce qu'il faut de temps et de paix pour que l'homme devienne lui même, enfin promis à la bonté et à la lumière
moi, dans cet espace minuscule et 1438 autres en luttes inutiles, nous ne faisons que vouloir, avec de minuscules baguettes, maintenir un minuscule bout de monde en équilibre sur le dos de la tortue primitive
carnivore et déchainée
qu'eux autres nomment "société"
et que nous autres nommons politique, fraternité, combat, démocratie
des mots qui sonnent, où personne ne trouve plus son compte
et tout le monde sait que les bons comptes ...
mais au fait il n'y a pas "d'autres", savez vous ?
il n'y a rien que nous tous, prêts à tomber, prêts à tout ce qui n'arrive jamais
ou quelquefois le pire
ou bien ...?
merci à mes camarades, merci à nos électeurs (1439 voix ont dit OUI à notre engagement, quelque part dans une petite ville de la côte bretonne)