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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 19:24
une seule pensée d'un soir envoyée à un ami dans la peine, d'où qu'il soit.

certains redoutent terriblement de se perdre ?
beaucoup disent qu'ils se sentent perdus, qu'ils doutent , qu'ils ne savent plus ...

c'est le doute qui nous rend mobiles, chercheurs, c'est à dire vivants.
re-douter, c'est en quelque sorte annuler le doute fécond, être sûr de ne pas sortir du trou de pierre où l'on s'enkyste où l'on meurt
sachant que l'on meurt toujours, au bout du compte !

Il y a quelque chose de pire que d'être perdu, c'est de n'aller nulle part.

je ne donne pas de leçons, je pense aux paralysés de l'âme,
et pour eux,  j'ai peur de la douleur d'être si seul dans son propre regard.
la "réflexion" ne peut jamais être gaie qui nous met en face de questions sans réponses, miroir d'angoisse, et combien nécessaire !
mais pour le rire et la gaité il y a  les chemins d'aventure, le corps, des rencontres transparentes vers autre et ailleurs
ce "pessimisme gai" comme il est dit, que mes amis de Kara savaient mettre en mots


Au bout du chemin il y a toujours quelqu’un qui attend

Au bout de la route il y a toujours un mur de larmes que tu franchis avec allégresse, un océan de larmes où tu plonges avec délice, un abîme vaste et salé où tu te perds sans retenue

Il n’y a aucun autre chemin, pas de détours autres que cette souffrance où tu te retrouves étonnée, le ventre vide et la faim par dessus, la peur au balcon avec le refus d’être rassasiée

Ton ventre n’est pas toujours de chair, il bouge dans la tête en animal souple et liquide qui creuse et inonde un monde de galeries secrètes, au milieu de ta raison, de ta certitude, de ton sommeil aigu, au centre de ton temps déchiré qui se croyait immortel, aux artères de ton cœur usé qui se croyait à l’abri des orages, au cerveau de tes forteresses défensives


La bataille est déjà perdue et tu ne sais pas encore qu’elle peut commencer

Pieds nus sur la route, tu marches les yeux fermés et tu ne sais pas qu’il fait déjà nuit

Tes mains vides n’étreignent pas les pendrillons d’étoiles mais la lumière s’acharne avec violence sur tes paumes ouvertes


La guerre est plus douce que le silence

L’âme s’y retrouve pleine, armes brisées

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  • ANISARA
  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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