pourtant le choix de celui/celle qui rédige cette préface est rarement anodin.
il/elle a souvent participé à l'élaboration du processus d'édition, pour avoir aimé le livre avant qu'il ne paraisse, pour avoir fait confiance à son auteur, pour l'avoir encouragé et soutenu quand c'était plus que nécessiare.
je rendrais donc cet hommage mérité à mon préfacier.
prof et chercheur à la fac de Rennes dans le domaine des sciences de l'éducation, il a accompagné pendant trois années une Recherche Action "Réinventer l'international" qui est aussi une des origines de ce bouquin, et dont je reparlerai par ailleurs.
parce qu'il connait l'Afrique dont je parle, parce qu'il sait ce que c'est qu'être à cheval sur plusieurs cultures en se ressentant parfois comme une sorte d'étrange étranger aux multiples attaches, il a compris ce que d'autres ne comprenaient pas au sein du groupe dont nous faisions partie. C'est cette évidence qui m'a amenée à lui demander de lire mon manuscrit, et c'est parce que cette évidence l'a touché qu'il a accepté de m'aider à le publier, et qu'il l'a préfacé.
il n'y a rien d'autre à dire : c'est le petit coup de pouce du destin qui doit quand même, un peu, à la lucidité qu'on a parfois de s'adresser aux bonnes personnes quand il le faut.
voici un extrait de cette préface de Paul Taylor qui explique également le titre du livre
/... Dans la confiance de cette rencontre vécue, Dominique Dieterlé partage ses réflexions avec des jeunes Togolais. Elle est, sans vouloir l’être, l’Ani Sara, la femme blanche. D’antan ce mot se référait aux colonisateurs qui, s’ils n’étaient pas militaires, étaient pour la plupart, médecins ou missionnaires. Dans plusieurs langues africaines, est appelé ‘Anisara,’ un Nararène, autrement dit, un chrétien, un disciple du prophète de Nazareth.
Dans ce livre, et dépourvu de ce sens religieux, l’Ani Sara connote les carrefours de familiarité et d’étrangeté où se construit cette rencontre; entre une femme, blanche, française, et des jeunes adultes, noirs, togolais; entre une langue coloniale récemment adoptée et des langues maternelles millénaires; entre un pays riche et celui qui est censé être ‘en voie de développement’; entre un monde forgé par les nouvelles technologies, la science et l’individualisme, et un autre monde plutôt communautaire, marqué par l’oralité, la tradition, et la sagesse./...
Peut-être toute rencontre humaine est interculturelle ?