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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 11:33
il est vrai qu'un jour par an pour tout redire, c'est peu ... mais voilà :

Nous avons fait hier à Concarneau (29) un défilé d'anti mode qui s'est appelé
"belles mais harnachées"

dont voici le poème de présentation...  qui parlera mieux qu'un long discours


Corseter, entraver, baleiner, aiguiller, bander, pincer, brider, lacer, peser, marquer, serrer, visser, fermer, ceinturer, ...

Tout ce que le vocabulaire imagine comme étant lié au supplice a été utilisé pour la toilette des femmes.

Parce qu’ainsi harnachées,
telles des pouliches qu’on mène à la saillie,
à bout de souffle et de résistance,
elles ne risquaient pas
de s’échapper, de se sauver, de s’enfuir, de divaguer, de courir, cavaler, balader, danser, baguenauder,
de se détourner en un mot du droit chemin,
ligne la plus courte entre un père et un mari,
entre un fourneau et un berceau,
entre un fantasme et un vouloir,
qui n’étaient pas les siens.



avec l'envie aussi, de réhabiliter en ce jour la belle et vraie nudité... qui fait fi du "bridage" façon poulette !

      avec une amie modèle, nous avions en 2001, au moment de l'offensive des talibans,
      proposé un atelier public de modèle vivant

      simplement pour dire que
      dans certaines parties du mode,
      montrer sa cheville, ses cheveux, ses seins ou sa bouche est passible de la peine de mort

pour nous qui posions nues, le risque n'était pas si grand !

bosom




en conclusion
un beau texte  de Frank Lalou extrait de "tes seins sont des grenades - pour en finir avec le cantique des cantiques" (editions alternatives)

Éloge de la nudité
Les corps sont toujours à nu. L'homme et la femme sont nus. Les jambes, le nombril, les seins, le sexe, le cou, les yeux, tout le cadastre corporel est visité. Ils sont nus et en mouvement. Ces corps nus ne sont pas des académies statiques, des statues de musée. Ils vont par les montagnes, sautent les collines, courent la campagne, s'offrent parmi les rangs des vignes. Mais qu'ont-ils fait de cet enseignement de la nudité, ceux qui nous ont transmis ce Cantique ? Ils sont toujours habillés de la tête aux pieds. Ils sont engoncés dans leur chasuble, ils sont coincés dans leur vêtement sacerdotal. Les uns n'ont même pas femme, ne peuvent même pas explorer les paysages intimes dont on leur parle, les autres ont des femmes qu'ils veulent toujours surmontées d'une coiffe, ou pire d'une perruque, ou pire encore d'une perruque sous une coiffe. Les uns ne nous montrent qu'un seul corps, couvert de plaies, les paumes crevées par des clous, les pieds dégoulinant de sang. Les autres couvrent les jambes de leur bien-aimée de bas, les bras de leur bien-aimée de longues manches. Ils se cachent tous pour s'habiller, se déshabiller, pour se laver, pour se baigner. Ils éteignent pour faire l'amour. Quel cantique nous écriraient-ils ? Quelle Sulamith timorée ? Quelle tristesse sortirait de leur plume malade ?

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commentaires

D
Cacher sa nudité, c'est aussi très beau. Il y a une beauté de la chasteté qui est respect du mystère, refus de l'exhibition, acquiescement devant l'autre, refus de l'illusion de le "connaître" parce qu'il se montre. S'habiller, c'est dire que mon être ne se résume pas à mon corps, c'est dire qu'il y a un secret qui échappe, et qui échappera toujours à la préhension, à la possession de l'autre : "Fuis, mon bien-aimé, sur les montagnes"... Fuis, pour que je te cours après; c'est la course qui est vraie, pas la possession. L'amour est une course...
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E
<br /> tres belle cette photo<br /> <br /> <br />
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  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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