8 mars 2010
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11:33
il est vrai qu'un jour par an pour tout redire, c'est peu ... mais voilà :
telles des pouliches qu’on mène à la saillie,
à bout de souffle et de résistance,
elles ne risquaient pas
de s’échapper, de se sauver, de s’enfuir, de divaguer, de courir, cavaler, balader, danser, baguenauder,
de se détourner en un mot du droit chemin,
ligne la plus courte entre un père et un mari,
entre un fourneau et un berceau,
entre un fantasme et un vouloir,
qui n’étaient pas les siens.
avec l'envie aussi, de réhabiliter en ce jour la belle et vraie nudité... qui fait fi du "bridage" façon poulette !
en conclusion
un beau texte de Frank Lalou extrait de "tes seins sont des grenades - pour en finir avec le cantique des cantiques" (editions alternatives)
Éloge de la nudité
Les corps sont toujours à nu. L'homme et la femme sont nus. Les jambes, le nombril, les seins, le sexe, le cou, les yeux, tout le cadastre corporel est visité. Ils sont nus et en mouvement. Ces corps nus ne sont pas des académies statiques, des statues de musée. Ils vont par les montagnes, sautent les collines, courent la campagne, s'offrent parmi les rangs des vignes. Mais qu'ont-ils fait de cet enseignement de la nudité, ceux qui nous ont transmis ce Cantique ? Ils sont toujours habillés de la tête aux pieds. Ils sont engoncés dans leur chasuble, ils sont coincés dans leur vêtement sacerdotal. Les uns n'ont même pas femme, ne peuvent même pas explorer les paysages intimes dont on leur parle, les autres ont des femmes qu'ils veulent toujours surmontées d'une coiffe, ou pire d'une perruque, ou pire encore d'une perruque sous une coiffe. Les uns ne nous montrent qu'un seul corps, couvert de plaies, les paumes crevées par des clous, les pieds dégoulinant de sang. Les autres couvrent les jambes de leur bien-aimée de bas, les bras de leur bien-aimée de longues manches. Ils se cachent tous pour s'habiller, se déshabiller, pour se laver, pour se baigner. Ils éteignent pour faire l'amour. Quel cantique nous écriraient-ils ? Quelle Sulamith timorée ? Quelle tristesse sortirait de leur plume malade ?
Nous avons fait hier à Concarneau (29) un défilé d'anti mode qui s'est appelé
"belles mais harnachées"
dont voici le poème de présentation... qui parlera mieux qu'un long discours
Corseter, entraver, baleiner, aiguiller, bander, pincer, brider, lacer, peser, marquer, serrer, visser, fermer, ceinturer, ...
Tout ce que le vocabulaire imagine comme étant lié au supplice a été utilisé pour la toilette des femmes.
telles des pouliches qu’on mène à la saillie,
à bout de souffle et de résistance,
elles ne risquaient pas
de s’échapper, de se sauver, de s’enfuir, de divaguer, de courir, cavaler, balader, danser, baguenauder,
de se détourner en un mot du droit chemin,
ligne la plus courte entre un père et un mari,
entre un fourneau et un berceau,
entre un fantasme et un vouloir,
qui n’étaient pas les siens.
avec l'envie aussi, de réhabiliter en ce jour la belle et vraie nudité... qui fait fi du "bridage" façon poulette !
avec une amie modèle, nous avions en 2001, au moment de l'offensive des talibans,
proposé un atelier public de modèle vivant
simplement pour dire que
dans certaines parties du mode,
montrer sa cheville, ses cheveux, ses seins ou sa bouche est passible de la peine de mort
pour nous qui posions nues, le risque n'était pas si grand !
proposé un atelier public de modèle vivant
simplement pour dire que
dans certaines parties du mode,
montrer sa cheville, ses cheveux, ses seins ou sa bouche est passible de la peine de mort
pour nous qui posions nues, le risque n'était pas si grand !
en conclusion
un beau texte de Frank Lalou extrait de "tes seins sont des grenades - pour en finir avec le cantique des cantiques" (editions alternatives)
Éloge de la nudité
Les corps sont toujours à nu. L'homme et la femme sont nus. Les jambes, le nombril, les seins, le sexe, le cou, les yeux, tout le cadastre corporel est visité. Ils sont nus et en mouvement. Ces corps nus ne sont pas des académies statiques, des statues de musée. Ils vont par les montagnes, sautent les collines, courent la campagne, s'offrent parmi les rangs des vignes. Mais qu'ont-ils fait de cet enseignement de la nudité, ceux qui nous ont transmis ce Cantique ? Ils sont toujours habillés de la tête aux pieds. Ils sont engoncés dans leur chasuble, ils sont coincés dans leur vêtement sacerdotal. Les uns n'ont même pas femme, ne peuvent même pas explorer les paysages intimes dont on leur parle, les autres ont des femmes qu'ils veulent toujours surmontées d'une coiffe, ou pire d'une perruque, ou pire encore d'une perruque sous une coiffe. Les uns ne nous montrent qu'un seul corps, couvert de plaies, les paumes crevées par des clous, les pieds dégoulinant de sang. Les autres couvrent les jambes de leur bien-aimée de bas, les bras de leur bien-aimée de longues manches. Ils se cachent tous pour s'habiller, se déshabiller, pour se laver, pour se baigner. Ils éteignent pour faire l'amour. Quel cantique nous écriraient-ils ? Quelle Sulamith timorée ? Quelle tristesse sortirait de leur plume malade ?