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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 11:20

Vers Djilapao

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Départ enpirogue vers 9 heures du matin sur le Fleuve Casamance.
Il a plu cette nuit (un bon orage qui a rafraichi l'atmosphère), le ciel est encore chargé de nuages et d'eau grise, où malgré tout je retrouve l'odeur de feuilles chauffées du premier jour.


Le guide piroguier connait les oiseaux et l'essence des arbres, paletuviers de la mangrose où nichent aigrettes, courlis, martin-pêcheurs au plumage zébré, spatules et hérons, cormorans et mouettes, cousins de nos espèces bretonnes, aigles pêcheurs en bandes impressionnantes, flamands roses ourlant la bordure des vasiers, pélicans, perruches au bec étonnamment pointu, et même quelques cigognes ou ibis lourdauds égarés sur la lagune.
Plénitude du silence retrouvé quand le moteur s'arrête pour laisser apprécier, ou photographier (trop difficile), ces multitudes d'oiseaux.

 

ziguinchor9

 

à la sortie de Ziguinchor la carcasse d'un bateau émerge du fleuve. Il s'agit d'un navire gambien qui transportait des clandestins sénégalais vers les Canaries et qui a été arraisonné puis coulé ici en Casamance. Les autorités laissent pourrir l'épave couchée "à titre d'exemple", nous dit le guide, pour décourager les candidats potentiels. Encore ce batiment paraissait-il en état de naviguer en haute mer (sans qu'on sache combien il avait embarqué de volontaires), mais ce sont quelquefois de simples pirogues qui s'aventurent le long des côtes pour la "grande traversée"...



la case de Jean : un monument d'art brut

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le village minuscule de Djilapao est un "finistère" sans eau douce, marqué par la majesté des baobabs, rôniers, flamboyants ou acacias. Les rizières en carré (non encore ensemencées), où se roulent d'étranges cochons au pelage roux, entourent quelques cases couvertes de feuilles et de joncs.
Une habitation attire tout particulièrement l'attention: celle d'un artiste de la "sculpture sur banco" (mélange de terres séchées des constructions traditionnelles en Afrique), Monsieur Jean, qui a entièrement modelé de ses mains des scènes villageoises, animaux, personnages, élements de la brousse couvrant les murs de la grande case à un étage, et rehaussés de couleurs vives.
Les gens du village entretiennent ce patrimoine d'art naïf, et font payer 500FCFA aux visiteurs potentiels de cet ensemble bien conservé. Une découverte!
Ainsi passe le jour, paisible et enchanté, sous un grand toit de chaume ouvert au bord du fleuve. Seule incongruité du paysage : chaque petit "bolon"(anse ou bras de rivière), est habité de grands voiliers. Les "toubabs" viennent mettre ici à l'abri des regards (et des taxes portuaires) leurs bateaux de plaisance ! Je ne sais pas si cela rapporte quoi que ce soit au village où, du reste, il n'y a rien à dépenser, mais il est sûr que les possesseurs de tels bateaux ne sont pas des "pauvres".

 

jean08

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  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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