Le poids de l’état d’âme, ou le poids du silence
Creusent en arrière un espace d’oubli
On s’efface, on retombe, on voudrait bien aller
Il n’y a pas de corps, et plus de ronde
entre poings durs et chanson dévoyée
Que la douceur venimeuse
parée de neige et de frisson
Un jour secoue la pesanteur,
un jour qui tente un rire cassé
un jour, l’un et l’autre et l’une
et bien des autres
scandent à l’envi que si la mort est proche
elle garde en mémoire le fracas des espérances
ils laissent tout au fond le poids de l’âme et du silence
un jour, celui là, ou un prochain, ils verront mieux
que la blancheur ne nous pardonne pas
et qu’elle peut différer le temps des retrouvailles
je ne sais si ma tête et mon âme sont remises debout
mais je sais qu’il est dans l’ombre un autre fleuve
rouge de sang et de cris
qui sont, et mon sang et mon cri
que je ne comprends pas, mais
qui touchent mon visage d’un désir salé
d’oiseaux marins partis à tire d’aile
et je les suis, et je les suis
les yeux que je retrouve
sont des milliers