Voilà.
C'est comme lorsqu'on voyage, qu'on est déjà parti, pas encore arrivé. Entre deux fêtes, ou deux années. Entre deux têtes quand on sait plus où la donner.
C'est un avion, ou un bus qui s'éloigne, on est dedans, ou pas du tout. On aimerait disparaitre simplement, ou revenir maintenant, ou repartir, un jour. Il n'y a que la brume qui passe le temps. Plus d'heures et de dates, plus que la route. Ou les nuages.
Oui, C'est un peu comme ça. La fin d'une année, avec la fièvre qui s'éternise. On fait la même cuisine depuis des jours, on n'a plus faim, plus envie de manger.
On veut des entremets légers, des entre-deux, des crépuscules, du temps d'entre chien loup qui ne mord plus vraiment. Des lumières incertaines où se devine un passage, en lisière, vers un autre milieu, ou bien, tout à coté.
On ne veut plus entendre le bruit mouillé des pétards en goguette, ou la voix qui énonce à regret des semblants de je t'aime. Percevoir seulement le doute et la faiblesse, le regard qui s'égare, en silence. Et s'en aller sans peine.
Pour une fois je dirais : je préfère le gris. Le temps changeant. La pluie.
Je préfère les mots qui ne disent plus, qui ne font rien, avec personne.
Les heures sans attente. Respiration. Sac vide. Tellement plus facile à emporter.
Et qui, lui, ne ment pas.
Tandis que les voeux pieux ...