Arequipa sera reconstruite éternelle, que vienne ou que s'éloigne tel soubresaut de Cordillère
Arequipa la blanche se pavane en couleurs volantées de rouge et bleu céruléen soumettant la fleur sauvage des nonnes de douze ans à Santa Catalina
la pluie rose du crépuscule habille d'une ombre de fruits mûrs les cernes de Mitsi et de Picchu Picchu
et les secousses, de places en ruelles, griffent le sable ocré d'une verdeur inopinée
secousses et tremblements qui fendent la poussière et la glace des monts
violences terrestres ouvrant un puits de cendres et de plainte enfantine qui cambra hors d'elle même la petite momie crevassée de Juanita, ses jouets dérisoires, ses sandales d'herbe,
et la poignée de coca qui lui ferma les yeux sous le couvercle de neige où s'enfuyait le cri d'un oiseau noir
et le temps du retour, pigeon après pigeon, ceignant la place des marchands
je traque à pas comptés l'abîme sous mes pieds qui engloutit l'autodafé de la vagabonde Flora
et la nuit, et la nuit où glisse la stridulence des dunes
cette solitude hautaine jamais ne se lasse de battre, de frapper, en mots caquetant de fanfare, en mots raclés de Pisco Sour, en mots peints de feuillages et de perruches, en mots coulés dans l'or tiède, en mots de cannelle et de girofle, en mots cirés de patine vénérable, en mots serrés sur l'écritoire de Vargas Llosa
à la fin, le désert se fige et se tait, tandis que monte le tournoiement des cloches conventuelles
car Arequipa n'oublie rien, même si elle ne le fait pas exprès
volcans au dessus de la Ville d'Arequipa ( Pérou)
le désert autour d'Arequipa
et un lien pour découvrir l'histoire de la "momie de juanita " conservée au musée santuarios andinos d'Arequipa... une rencontre bouleversante http://trek-cordillere.com/perou-colca/juanita.html
*Flora Tristan, grand mère de Gauguin, évoquée par le péruvien Vargas Llosa, né à Arequipa, prix Nobel de littérature, dans son roman "le paradis un peu plus loin" http://fr.wikipedia.org/wiki/Flora_Tristan