Arica est soleil noir, sable bouillant, caravane de fer, faux marbre de fausses fontaines que les cormorans souillent en aboyant
Arica prétend à ce qu'elle ne sera pas
bout de ligne ensablée, herbe conquise à grande eau que le soleil récuse, brise-lame dont l'océan peut se rire quand il veut
Arica se perd à tout instant dans l'artifice de sa fausse opulence, accotée à la maigreur des falaises jaunies, elle joue à secouer les vagues de son jupon d'endimanchée
Tout, autour d'Arica, brûle d'un enfer sans appel où la somptueuse altérité du Parinacota, et l'ironie mordante du souffle, et l'église de bois peinturlurée de rires, n'allumeront jamais le candélabre d'un seul arbre de pierre
Au bout de sa route en corset de lacets débraillés, Arica se rengorge et se livre elle même à l’œil d'un diable carnivore
et mort depuis longtemps
le volcan Parinacota au dessus d'Arica ( nord du Chili ) se réflétant dans le lac gelé au petit matin, réserve d'eau que convoite la côte désertique