la paix aux ailes clouées par l'acuité des pierres
la paix des milliers de pigeons soumis à la surabondance des eaux pluviales
la paix des tourbillons de briques, réfractaires au creuset de l'Alto
et sa rivière d'argile claquant d'escaliers en ruelles, dégringolant en tabliers de nuages sur la multitude habitée de couleurs
il reste d'une paix jamais honorée, jamais assurée, le démenti de la ville qui mord et s'accroche au désespoir des monts
une ville aux dents de neige, au souffle écourté, au ventre dur du travail à venir, de la force tendue, des muscles arqués contre toutes les cordillères
de terre et de sang, d'argent pur, ou de prêches illusoires
dos au mur face à la désolation du vide, La Paz ouvre d'un cri le fond de sa gorge érodée
pour un non, pour un oui, pour un chant de fièvre au ruissellement de ses pavés