Enfin Valparaiso....
Adossée à la lumière, toucher les maisons peintes et les mosaïques vibrantes
Arrondir sur le poing un oeil de lune qui lorgne vers le Port
Aller. Venir. Revenir
A la vétusté des ascenseurs, répondre avec un pas à pas de murs graffités qu'enchante le zigzag des escaliers
Se saouler du grand largue épicé que le Pacifique ramène sans trop en avoir l'air
Et puis
Dans le bus cahotant les familles me poussent au dehors : c'est là, c'est là, disent les rires sous cape, c'est là qu'il faut aller
Sebastiana, en équilibre mental sur un coin de village, où Neruda piquait le soir de mots suaves
Toute la ville est là sous mes pieds chancelant de l'altitude et du secret qu'elle dévoile
Tous les chemins, tous les pourquoi, tous les chants de verdure et de salpêtre, tous les marins cambrés des mollets, des épaules, à la dignité, à l'amour et au vin du pays
Marcher, marcher, même si
On dit que les ruelles abritent l'inquiétude, et la tôle froissée de l'écroulement permanent, celui du pauvre, celui du désespoir, celui de la terre qui se fend et se creuse à chaque tremblement du possible
Deux enfants de Valparaiso ont volé mes photographies et mon identité
Mais ils ont, sans rien en savoir, accroché mon nom au delà du papier, à la blessure des verbes irréguliers, que je ne sais pas dire, des rues irrégulières, que je ne sais pas oublier, des abîmes de guingois où j'ai laissé le flou de leur image
Ville radieuse et grinçante où je ne reviendrai jamais
Ou
Peut être
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