19 octobre 2023
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10:53
les arbres fantômes ont avalé leur ciel de mousse
aux cheveux emmêlés quadrillant les aurores
les mémoires tapissées
les ombres étouffantes
ne peut-on dire que le bois souffre
lui aussi des verts encombrements
des souffles raccourcis
des esprits erratiques et des mondes inversés
qui n'ont plus de chemins
qui resteront cachés
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
19 septembre 2023
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14:06
La forêt monte au dessus de ma tête, dans la crispation de mes pieds, dans les cailloux jetés à plaisir devant mon souffle.
Car la forêt n’est pas que cet épuisement des vallées qui s’arrachent aux monts enrubannées de feuilles.
Peu à peu elle se symphonise et s’orchestre d’oiseaux, de grincements, de balancements, de rythmes, de syncopes qui animent la matière du bois, l'emprise de la terre, la confrontation intime du mort et du vivant.
Alors mes pieds s’allègent, ma respiration devient musique, mon oreille a gagné sur la pente rugueuse une danse, un son, un frottement de chansons singulières, un ensemble de questions vibrantes à l’unisson du cœur qui s’efforce
et se retrouve enfin.
publié par dominique dieterlé
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voyages en France
poèmes
2 mai 2023
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11:31
La route surgie
du jour passé sans encombre
déplie la lumière
champs de Colza, route de Cadol, Melgven
publié par dominique dieterlé
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album
poèmes
27 avril 2023
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11:09
le soir tombe
il faut dire qu'il tombe vraiment
avec ses fers aux pieds et ses pensées criantes
il tombe, s'avachit
il tombe, ne se relève pas
étoiles et toiles tissées
de la noirceur vorace
qui descendent au gouffre
mélancolique
comme disaient les humeurs
du corps scarifié d'incertitude
publié par dominique dieterlé
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poèmes
24 mars 2023
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16:58
j'ai enregistré hier une vidéo courte de l'occupation de la voie express à Quimper. Des dizaines de bras tapent en cadence sur les glissières, et ne disent rien d'autre à cet instant que l'accord absolu d'un rythme spontané : triomphe de la musique sur la bêtise !
l'espace d'un moment la route redevient savane, redevient chant
le rituel monte à la face du mépris, à la face de ce qui, là-haut, ne nous aime pas
le plus petit commun, multiple cœur, n'en finit pas de battre
le temps n'existe plus, pour un quart d'heure d'éternité, la voie est libre, on y marche dans l'air saturé, et l'on respire quand même
des vieux des jeunes, des femmes des hommes, des drapeaux des parapluies, parce que le printemps giboule quand il veut
des bras à l'unisson qui dansent la colère, sans même savoir ce qu'il y faut gagner, et si l'on va gagner
mais l'offrande fugace des palettes et des herbes fauchées, des cailloux qui martèlent, lance au-dessus, lance au ciel bouché, ce crachat de fumée noire qui exhale la puissance du nombre
qui donne le droit d'être libre, le droit d'être peuple
le droit d'être
publié par dominique dieterlé
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chroniques
politique et social
poèmes
29 janvier 2023
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16:47
nous avons toujours besoin, finalement, que le trait existe, que la couleur se répande, que la rage se dessine, que le monde sorte de nos têtes
pour revenir à lui
pour devenir celui que nous avons créé, voulu, inventorié
durant le temps infime qu'il fallait pour le faire transparaitre
même s'il était mort-né
publié par dominique dieterlé
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album
carnets
poèmes
20 janvier 2023
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15:28
Regarder le ciel jaune zébré d'oiseaux blafards. Eux, qui s'envolent. Qui crient.
Eux qui ne dorment pas, avec les chiens, sur le vide où pleut une ombre lasse
Au dessus du volcan la ville appelle. Même le feu profond dit qu'il faut partir. Nulle part.
Surtout.
Qu'il ne suffit plus de respirer entre l'ardoise et le bitume, de dormir sur les marches, d’attendre un jour après.
La terre brûlante dit de partir, avant que d'être morte. Avant que d'avoir froid.
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
30 décembre 2022
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/décembre
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21:54
Ça sent le pain d'épices, ça brille un peu dehors.
Mais ...
On se sent partagé, pas seulement avec les absents, mais partagé en mille morceaux. En mille petites lumières dont certaines s'éteignent peu à peu. En mille mots qui ne franchissent pas les lèvres, parce que ...
En mille vagues chahutées des noirceurs tout autour. En mille et en millions qu'on voudrait bien croire frères, et qui ne savent pas ...
En mille matins qui reviendront quand même.
En mille bonsoirs qui cherchent la musique.
Je ne crois rien. Je n'attends rien.
Je parle au soir tombant
Et je vous l'espère doux comme ce parfum de gâteau qui ondule entre mes lettres... comme la chaleur du jour qui revient de l'Afrique où je ne serai pas.
publié par dominique dieterlé
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poèmes
chroniques
24 novembre 2022
4
24
/11
/novembre
/2022
15:02
Parce qu'ils naquirent de l'obscur enchevêtrement des combats
veilleurs d'ombres et de silences infiltrés
Parce que l'on fit un mur qui bardait l'océan
Parce qu'on laissa durcir aux marées les morts innombrables
vint comme toujours un autre temps
la lumière a redonné couleurs au barrage des oiseaux
à ce qui tient des flux des reflux
la paix des armes tues
la paix des couleurs nues
la paix des bombes sans armures
des arts sans autres murs
que la douceur imaginaire et l'infini des soirs
blockhaus graphés dans l'Ile de Ré - octobre 2022
publié par dominique dieterlé
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album
poèmes
voyages en France
16 novembre 2022
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16
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/novembre
/2022
16:51
Une publication de poèmes et d'images sur Calameo, pour explorer les villes de 3 continents, avec le hasard pour guide et le bonheur de la découverte en bandoulière ...
cliquer sur ce lien pour feuilleter l'album et lire les textes
https://fr.calameo.com/read/0068311960d5d2133cb3e
publié par dominique dieterlé
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album
voyages
poèmes
3 août 2022
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/2022
10:14
Le ciel a débordé bien au delà du bleu
Les murs ne parlent pas du temps
Ils dorment en enfance
début juillet : St Laurent des Hommes, St Martin l'Astier, Broches, St Front de Pradoux
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
3 juin 2022
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/2022
10:51
le nom de Prague résonnait d'un passé meurtri de chars, de printemps écrasé, de douleurs insoutenables. J'étais nourrie des films qui fleurissait dans l’espérance, c'était l'année de mes 19 ans.
le nom de Prague était Bohème, il devenait l'état de lieux qu'il fallait parcourir pour une vie sans complaisance et sans objet.
le nom de Prague était Moldau, dont les accents emportés avaient fixé le tracé d'un fleuve musical toujours ami.
et puis
il y eut la gare encombrée de bus, les échangeurs désordonnés, les immeubles roses et les foules animées
il y eut la Vltava aux rives abruptes, les ponts innombrables, les mille clochers, les cimetières, les adieux tragiques, les souvenirs réalisés
j'étais donc là, submergée d'images trop belles, ou trop conformes, ou trop soumises à l'avidité des étrangers qui se pressent dans les ruelles, comme on visite une vieille parente qu'on reconnait à peine
et puis
Kafka
l'homme vide et dense de métal poli
l'homme du sourire absent
l'homme semblable de la fraternité
Kafka de Prague chuchote l'essentiel
ce qu'on n'oubliera pas.
Vlatva (Moldau en allemand)
synagogue espagnole, cimetière juif (quartier Josefov)
souvenir de Jan Palach (16 janvier 1969)
publié par dominique dieterlé
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poèmes