29 janvier 2023
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16:47
nous avons toujours besoin, finalement, que le trait existe, que la couleur se répande, que la rage se dessine, que le monde sorte de nos têtes
pour revenir à lui
pour devenir celui que nous avons créé, voulu, inventorié
durant le temps infime qu'il fallait pour le faire transparaitre
même s'il était mort-né
publié par dominique dieterlé
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album
carnets
poèmes
20 janvier 2023
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15:28
Regarder le ciel jaune zébré d'oiseaux blafards. Eux, qui s'envolent. Qui crient.
Eux qui ne dorment pas, avec les chiens, sur le vide où pleut une ombre lasse
Au dessus du volcan la ville appelle. Même le feu profond dit qu'il faut partir. Nulle part.
Surtout.
Qu'il ne suffit plus de respirer entre l'ardoise et le bitume, de dormir sur les marches, d’attendre un jour après.
La terre brûlante dit de partir, avant que d'être morte. Avant que d'avoir froid.
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
30 décembre 2022
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21:54
Ça sent le pain d'épices, ça brille un peu dehors.
Mais ...
On se sent partagé, pas seulement avec les absents, mais partagé en mille morceaux. En mille petites lumières dont certaines s'éteignent peu à peu. En mille mots qui ne franchissent pas les lèvres, parce que ...
En mille vagues chahutées des noirceurs tout autour. En mille et en millions qu'on voudrait bien croire frères, et qui ne savent pas ...
En mille matins qui reviendront quand même.
En mille bonsoirs qui cherchent la musique.
Je ne crois rien. Je n'attends rien.
Je parle au soir tombant
Et je vous l'espère doux comme ce parfum de gâteau qui ondule entre mes lettres... comme la chaleur du jour qui revient de l'Afrique où je ne serai pas.
publié par dominique dieterlé
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poèmes
chroniques
24 novembre 2022
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15:02
Parce qu'ils naquirent de l'obscur enchevêtrement des combats
veilleurs d'ombres et de silences infiltrés
Parce que l'on fit un mur qui bardait l'océan
Parce qu'on laissa durcir aux marées les morts innombrables
vint comme toujours un autre temps
la lumière a redonné couleurs au barrage des oiseaux
à ce qui tient des flux des reflux
la paix des armes tues
la paix des couleurs nues
la paix des bombes sans armures
des arts sans autres murs
que la douceur imaginaire et l'infini des soirs
blockhaus graphés dans l'Ile de Ré - octobre 2022
publié par dominique dieterlé
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album
poèmes
voyages en France
16 novembre 2022
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16:51
Une publication de poèmes et d'images sur Calameo, pour explorer les villes de 3 continents, avec le hasard pour guide et le bonheur de la découverte en bandoulière ...
cliquer sur ce lien pour feuilleter l'album et lire les textes
https://fr.calameo.com/read/0068311960d5d2133cb3e
publié par dominique dieterlé
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album
voyages
poèmes
3 août 2022
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10:14
Le ciel a débordé bien au delà du bleu
Les murs ne parlent pas du temps
Ils dorment en enfance
début juillet : St Laurent des Hommes, St Martin l'Astier, Broches, St Front de Pradoux
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
3 juin 2022
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10:51
le nom de Prague résonnait d'un passé meurtri de chars, de printemps écrasé, de douleurs insoutenables. J'étais nourrie des films qui fleurissait dans l’espérance, c'était l'année de mes 19 ans.
le nom de Prague était Bohème, il devenait l'état de lieux qu'il fallait parcourir pour une vie sans complaisance et sans objet.
le nom de Prague était Moldau, dont les accents emportés avaient fixé le tracé d'un fleuve musical toujours ami.
et puis
il y eut la gare encombrée de bus, les échangeurs désordonnés, les immeubles roses et les foules animées
il y eut la Vltava aux rives abruptes, les ponts innombrables, les mille clochers, les cimetières, les adieux tragiques, les souvenirs réalisés
j'étais donc là, submergée d'images trop belles, ou trop conformes, ou trop soumises à l'avidité des étrangers qui se pressent dans les ruelles, comme on visite une vieille parente qu'on reconnait à peine
et puis
Kafka
l'homme vide et dense de métal poli
l'homme du sourire absent
l'homme semblable de la fraternité
Kafka de Prague chuchote l'essentiel
ce qu'on n'oubliera pas.
Vlatva (Moldau en allemand)
synagogue espagnole, cimetière juif (quartier Josefov)
souvenir de Jan Palach (16 janvier 1969)
publié par dominique dieterlé
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album
voyages
poèmes
30 mai 2022
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13:05
la ville qu'on voit, la ville qu'on cache,
et celle qu'on se raconte
la ville qui sombre à la limite des anciennes splendeurs et s'éloigne vers la mer oubliée
les habitants sont loin du jour, les passants ne passent plus
il reste ce qu'on a cherché, là-bas,
au delà des nuages noirs, au delà des voies perdues, au delà des friches et des remords
un espoir de marée qui ramènerait les fêtes musiciennes
et la danse des quais retrouvés
publié par dominique dieterlé
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voyages
poèmes
25 mai 2022
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10:19
Ronde des canaux
Murs de briques allant tout droit
Sur leurs grands vélos
Utrecht ( Pays Bas) - avril 2022
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages
25 mai 2022
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09:48
parce que nous aimons ce que nous construisons
parce que nous ignorons ce que nous détruisons
parce que.
c'est un port
sous l'envol du béton
une aire de l'inutile
un florilège de boites empilées
c'est un port
et c'est encore un rêve
comme nous les voulons
rêves légers qui n'écrasent jamais les berges asservies
rêve de beauté
car nous aimons ce que nous questionnons
car nous aimons ce que nous détruisons
tout nous emporte
tout nous retient
quand même
parce que c'est de nous
et de nos mondes trop humains
port de Rotterdam Avril 2022
publié par dominique dieterlé
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voyages
poèmes
12 mars 2022
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14:28
la masure ruinée qui nous cadre n'est pas une masure
c'est la grange qui abrite nos vacances
ça n'empêche pas l'élégance - dit ma mère - qui nous gante et chapeaute de frais pour le dimanche à l'église du village, puis le repas à "l’hôtel du cheval blanc"
c'est le mois d'août 1955, il ressemble à ceux qui ont précédé, et croyons-nous, à tous ceux qui suivront
les maisons s'écroulent, disparaissent, comme toutes les maisons, comme le temps qui reste inscrit dans les images glacées dont on ne sait rien lire
juste fermer les yeux, juste l'odeur d'herbe sèche, la paille des matelas, la flamme vacillante du pétrole, qui tordent le passé, qui ne jouent pas les garde-fous
c'est un petit chapeau qui coiffe des souvenirs et s'enfuit en baillant car, après tout,
il ne sert plus à rien
depuis longtemps
Google map. Le champ est vide
publié par dominique dieterlé
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chroniques
poèmes
3 février 2022
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11:29
je dis Fleuve, Majuscule, je dis rêve embarqué sur un temps qui se fait déjà loin
je dis qu'il faut aimer le monde, tout le monde, avant de le connaître
je dis que la mère des fleuves est mère et profondeur du rêve
je dis que mon désir s'est aliéné avec le monde fou, puis s'est lavé, quelquefois, de ses bruyantes salissures
et qu'il m'a transporté sur les eaux, les racines, les insectes fouisseurs
le creusement et l'offrande,
de ce petit bateau qui s'écoulait, tranquille
sur le Fleuve Amazone
de Yurimagas à Iquitos, et d'Iquitos à Tamshiyaku (Pérou amazonien)
publié par dominique dieterlé
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