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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 14:16

D'abord fermer les yeux

Laisser l'ombre trembler au bord des cils

Apprivoiser le ballet des phosphènes

Attendre...

On dit que la nuit engendre des monstres blancs

Mais derrière les paupières

Se déploient seulement l'exercice du vide

Et la poussière d'un rêve éteint

"intérieur nuit" - eau forte sur zinc et aquatinte

"intérieur nuit" - eau forte sur zinc et aquatinte

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 16:35

sept âges de vie

sept petites toiles carrées (20x20cm)

sept temps de réflexion !

émergence - encore n'y a-t-il que l'idée du possible

émergence - encore n'y a-t-il que l'idée du possible

promesses - en attente des moments infinis

promesses - en attente des moments infinis

la chair s'éveille - un pied toujours dehors - et tangue

la chair s'éveille - un pied toujours dehors - et tangue

briser - le cadre qui ennivre l'espérance

briser - le cadre qui ennivre l'espérance

vers la création - à fonds perdus - sans l'horizon

vers la création - à fonds perdus - sans l'horizon

failles et brèches - derrière la vitrine - des falaises

failles et brèches - derrière la vitrine - des falaises

au soir aveugle - l'intérieur du vide - retourne sur lui-même

au soir aveugle - l'intérieur du vide - retourne sur lui-même

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 16:29

on ne sait si ce sont les mots répétés dans le tourbillon des pluies, tout en même temps que le dehors impraticable, le confiné, disent-ils, l'attente de l'implosion ou le refus de la patience

on ne sait ce qui rend le monde si étroit

on cherche en vain le vaste, où ne se trouve que le dévasté

on veut, on voudrait, on s'en excuse, les mots ne suffisent plus, il faut de l'air

ou bien alors chanter ce qui se dérobe en ricanant

on cherche le voleur, on ne le trouve pas

partir, dit-on, encore plus faiblement

mais où? demande la raison

car la raison s'en fout. Elle veut, elle exige

un regain de lumière, un espace au bout de la voix

 

bientôt

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4 février 2020 2 04 /02 /février /2020 16:31

alors j'ai dit non non

la mer n'est pas que perdition suffocation

la mer ne garde pas que les bleus que les coups

la mer ne contient pas que les corps à fonds perdus

la mer ne se rit pas de la terreur de la couleur

elle se tait

 

j'ai collé une ombre au sel blanc des yeux morts

j'ai retendu l'espace de limites acceptables

j'ai refermé la bouche des noyés

j'ai pardonné et puis

j'ai dit encore

ne reviens pas, n'y reviens pas

pas

pas du tout

 

bord à bord

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 12:50

Les murs se chiffrent en lettres pâles, et le passé, et le passé

reprend son droit de préemption sur les fils asservis

et le plâtre et le plâtre

s'écueille aux visages fendus

que les mots ont dressés en briques de silence.

Ceux qui vivent encore là

remontent peu à peu du fond des caves

où gisent leurs désirs en rubans de phrases mortes...

crissement bavard, bavant,

et puis c'est tout

 

les murs - septembre 2019

les murs - septembre 2019

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7 novembre 2019 4 07 /11 /novembre /2019 11:52

J'ai rencontré des villes et rencontré des eaux

toutes les eaux de toutes les villes

qui noient les amertumes, les malheurs, le bruit sec qui referme les murs,

toutes les villes qui vont chercher la rive, la rivière, la lagune et la mer

à la pêche aux reflets, aux miroirs qui trompent le destin

toutes les villes qui appellent à l'eau native pour les défendre de l'abandon

de la poussière

toutes les villes qui ont besoin d'échappées pour endormir

le souvenir du quai et des caves obscures

toutes les villes qui ont déployé l'ostinato

de l'eau douce, de l'eau pour rien, de l'eau donnée

toutes les villes qui ont besoin d'origine ont besoin d'horizon

toutes les villes ont besoin d'eau

Bergen - Norvège

Bergen - Norvège

Alesund - Norvège

Alesund - Norvège

Trondheim - Norvège

Trondheim - Norvège

Bodo - Norvège

Bodo - Norvège

Tromso - Norvège

Tromso - Norvège

Honningsvag - Norvège

Honningsvag - Norvège

Kirkenes - Norvège

Kirkenes - Norvège

Alta - Norvège

Alta - Norvège

Nord de la Suède - lac sous la neige

Nord de la Suède - lac sous la neige

Stockholm - Suède
Stockholm - Suède

Stockholm - Suède

Goteborg - Suède

Goteborg - Suède

Oslo - Norvège
Oslo - Norvège

Oslo - Norvège

Copenhague - Danemark
Copenhague - Danemark

Copenhague - Danemark

Paris sur Seine

Paris sur Seine

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21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 08:11


... écrit dans le train de nuit

 


Escales. Rencontre brèves dont le temps gratifie nos passages. Ici. On n’est jamais venu, on ne reviendra pas. Sans doute.


Repérer. Hésiter. L’arrivée dans la nuit, ou bien au petit jour, le sourire d'un passant, le langage qui s’effrite au long des rues que l’on ne sait pas nommer. Avec le frisson du pied sur le bitume, le grognement d’un train qui nous verse et ne nous reprend pas.

Ne pas se retourner. Redouter l'ankylose. Marcher, marcher. Oublier de dormir. Oublier de manger. Faire du corps un brouillard ou un nuage qui déchire la rêverie. On ne rêve plus, puisqu'on y est, puisqu’on glisse sur le pavé, sur la terre lourde, ou dans l'ombre des rues. Ici. Maintenant.


Et puis demain, dire adieu à la ville indifférente qui ne se souvient plus qu’on l’a serrée de près.

Et puis demain un autre port, un autre lit, un autre enfant qui nous dira bonsoir, un autre bus qu’on a peur de manquer.

Où rien ne manque lorsqu’il faut repartir, avec son sac, lourd de chemins entrelacés. Et le pari des heures prochaines. De l'arrivée.

Du nouveau jour. 
 

Arriver. Partir
Arriver. Partir
Arriver. Partir
Arriver. Partir
Arriver. Partir
Arriver. Partir
Arriver. Partir

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15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 16:24

Tu vois, lui dis-je, c'est maintenant que l'on se quitte. Dans ce matin blanc à la frontière de nulle part. Avec douceur et sans regrets : c'est une histoire qui n'a pas eu lieu.


Sur mes talons depuis sept jours elle a marqué son territoire, sa profondeur sans limites, en tenant mes chevilles au dessus des abysses. Elle m'ignorait le plus souvent, me laissant respirer malgré cette agacerie d'aiguille fine plantée dans la chair tiède. 


Parfois je lâche prise et j'oublie qu’elle me tient à sa portée, alors elle gronde un peu plus fort : mon cœur s'emballe et la nuit me surprend, secouée de spasmes à venir. Elle dit qu’elle épargne comme elle veut, selon son bon plaisir, mais je ne suis pas dupe. 


C'est maintenant que j'abandonne. Saluant le navire qui tourne dans le fjord alourdi de nuages bleutés. Grimpée sur la montagne au-dessus de Kirkenes, dans la tourbe et la glace, je la regarde au loin sans savoir quoi lui dire :  peut être un merci, peut-être une rancœur secrète. Je connais la puissance qu’elle n'a pas déployée et me félicite d'être partie à temps, je n’avais rien à offrir en échange. 


La Terre est rousse sous mes pas. Il reste, à peine, ce léger balancement du corps qui ne veut pas lâcher.

J'ai retrouvé la route libre et dure qui ne se dérobe pas, où l'on n'explore pas le fond secret des cales. 
J'ai retrouvé mes pieds. J'ai retrouvé mes mots.

Faire suite à mon post du 22 septembre ?
Faire suite à mon post du 22 septembre ?
Faire suite à mon post du 22 septembre ?
Faire suite à mon post du 22 septembre ?
Faire suite à mon post du 22 septembre ?

Faire suite à mon post du 22 septembre ?

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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 17:03

Mise à distance dans le tremblement des marées où la terre se découvre

Pleine mer : trop plein de secrets, donnés enfin lorsque s'éloigne la transparence glacée de l'engloutissement

La boue devient elle même ville morte ressuscitée par le jusant

L'eau n'existe pas : seule la profondeur des terres enfouies qu'elle nous a volées

Et lorsqu'elle se cache sous la pellicule verte, c'est l'image d'un jardin de pierre qui raffermit nos illusions 

Va-t-en, lui dis-je, et laisse moi trainer les pieds, je ne suis pas une sirène !

Vers Paimpol
Vers Paimpol
Vers Paimpol

Vers Paimpol

étangs de la Roche Jagu
étangs de la Roche Jagu
étangs de la Roche Jagu

étangs de la Roche Jagu

Trégor
Trégor
Trégor

Trégor

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 13:26

l'ombre engendre les plis de matières endurcies

la surface n'oublie pas de rappeler l'acidité du vent,

pierre ou métal en éclats

un air de ressemblance tordue de précipices

revient au miroir même

eau-forte sur cuivre et aquatinte

eau-forte sur cuivre et aquatinte

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5 juin 2019 3 05 /06 /juin /2019 10:13

tout nettoyer, faire le ménage

prendre le temps d'ouvrir les cages

et traverser de poussières en poussières

l'espace en compagnie d'un essaim de sorcières

puis balayer devant sa porte

les lettres vives, les lettres mortes

vent debout face au temps qui s'emporte

quelques balais plus tard...

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9 mai 2019 4 09 /05 /mai /2019 11:44

J'avais publié le 8 mai 2011, à l'occasion d'une célébration "parallèle" de cette date symbolique par le Mouvement de la Paix, un "slam pour la paix" que beaucoup de gens ont aimé sur ce blog. Comme on n'a plus grand chose à espérer, en particulier avec l'accroissement sans précédent des dépenses militaires dans le monde, le développement ultime de l'arsenal atomique, sans compter le volume des ventes d'armes par notre pays, je m'autorise à une publication de cette version réactualisée, sans illusion, mais juste parce que de nombreux problèmes économiques, écologiques et autres seraient résolus si les dépenses militaires étaient affectées à des priorités vraiment nécessaires pour le bien de l'humanité. Qu'attendons nous ?

 
manifestation pacifiste en Bretagne avec une délégation d'Hiroshima ( 2015)

manifestation pacifiste en Bretagne avec une délégation d'Hiroshima ( 2015)

Paix aux miens, paix aux vôtres

et paix à tous les autres

 

Paix aux morts des tombeaux, au marbre et aux statues

À la fleur au fusil sur le front des vaincus

Aux gars des der des der qui lançaient leurs chansons

En vain, la peur au ventre, dans le bleu horizon

 

Paix aux pays conquis dans le fracas des armes

Quand la loi du plus fort vient soumettre les âmes

Enchaîné comme un nègre, mort comme un bon indien

Soumis comme la femme, rouge comme le vin

 

Paix aux villes martyres qu'on a abandonnées

à la coulée des pleurs, aux ruines du passé

quand la mort épousait la brûlure de l'atome,

aux déluges de fer qui transpercent les hommes

 

Paix aux folles d’Argentine, aux mères du Chili

Qui réclamaient justice pour leurs enfants meurtris

Torturés, démembrés, qu’on a lancés là bas

Dans la blancheur du grand désert d’Atacama

 

Paix à l’enfant soldat chassant dans les rizières

Un autre enfant traqué de son pays en guerre

On l’a shooté à mort, croyant qu’il oubliera

Le regard terrifié de son frère qu’il abat

 

Paix à la fille sans nom qui pleurait en douceur

Au bord d’un marigot pour conjurer sa peur

Sur son corps dénudé, jeté le sac d’école,

Les soldats ont gravé l’humiliation du viol

 

Paix aux peuples innocents qu’on veut éradiquer.

Cachés sous le mépris de la conscience morte

Ils meurent en silence derrière des barbelés

N’espérant plus jamais l’ouverture d’une porte

 

Paix à la mère perdue cherchant sur un chemin

De terre et de sang noirs un signe du destin

La fin d’un cauchemar, réveil, qui remplira

Cet arrondi du vide où l’enfant ne dort pas

 

Paix à la Palestine, à l’enfant de Gaza

Au déluge de fer qui répondait aux pierres

Aux arbres calcinés, à la terre sacrifiée,

À l’agonie des hommes que l’on n’écoute pas

 

Paix aux morts innocents, au jour des attentats

Paris-Charlie, Mali, Nigeria, Sri Lanka

à la colère des dieux, à la folie des hommes

qui massacrent en priant ou déferlent en pogrom

 

Paix à la terre meurtrie, aux forêts qu'on abat

au paysan qui tombe en implorant la pluie

à la mort programmée des pôles à l'agonie

aux enfants affamés que le temps n'attend pas

 

Paix à tous ceux qui vendent, qui trafiquent et fabriquent

Des armes en tout genre pour une poignée de fric

Je rêve que leurs mains s’ouvrent sur des colombes

Où le labeur des hommes dessine un autre monde

 

Paix aux incarcérés, jugés, exécutés

Pour avoir résisté au vent des oriflammes

À ceux qui disaient non aux bombes et au napalm

À ceux qui disent oui à la fraternité

 

Paix aux miens, paix aux vôtres

Et paix à tous les autres

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Repères

  • : ANISARA
  • ANISARA
  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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