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17 mars 2019 7 17 /03 /mars /2019 10:26

 

ah ! le camélia

constellé de bouches roses

chanson de printemps

**

chaleur des journées

au parfum d'herbes coupées

l'été revenu

**

novembre en bataille

tant de feuilles qui s'éloignent

de la branche noire

**

un seul arbre nu

effleuré par le vent gris

fine cicatrice

**

les Saisons : gravures, haïkus

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 14:08
Quito

Il y a quatre villes, piliers de ciel, qui habitent le nom de Quito

La ville bariolée de couleurs imaginaires qu'on ne retrouve pas, même en fouillant chaque ruelle. Celle d'avant le voyage. Elle est déjà passée.

la ville répandue, échappée, jeu de cubes au hasard des quebradas, des précipices, des ponts, des failles, des cassures, des escaliers, des ascensions, des coupoles. La ville qu'on nomme avec les pieds, le souffle et le présent.

La ville noire surgie des couches telluriques, qui tremble sous les pavés, interroge et ne répond jamais. Qui se réveille en vomissant des ombres .

La ville des nuages. Elle reste encore longtemps quand on tourne le dos.

Je ne sais laquelle je préfère.

Chacune compose un plan de visages et d'images, de mots et de murs que le magma tient à la verticale, et parfois consume, et parfois redresse.

Les quatre noms de Quito sortent et renaissent tour à tour, de l'abîme ou du cratère, avec un bruit de cœur-marteau, une ivresse de fanfare ou un bouquet de pétards crépitants.

Puis, ils dansent sur les volcans, et c'est la fin du rêve de Quito.

Restent les mémoires vives sur la courbure des vallées

la ville étendue
la ville étendue
la ville étendue

la ville étendue

les couleurs
les couleurs
les couleurs
les couleurs

les couleurs

la vie
la vie
la vie
la vie
la vie

la vie

les ombres
les ombres

les ombres

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24 février 2019 7 24 /02 /février /2019 15:32
désert - Californie

l’œil coupant décharne toute vie jusqu'à l'aiguille

il n'y a pas de ciel, rien que le vent

il n'y a pas de traces, rien que le sang indien colorant la terre assoiffée

j'ai cherché les Mohaves, les Paiute, les Chemehuevi, les Chumash, les Tipai, les Taaqtam, les Kawaiiasu

j'ai cherché l'arbre tordu qui disait le chemin. celui là-même qui hachait le vieux monde

j'ai trouvé le froid inconnu d'une beauté sans mélange

cela suffira-t-il à raconter l'histoire ? 

joshua tree desert
joshua tree desert

joshua tree desert

hidden valley
hidden valley
hidden valley

hidden valley

old silver mine
old silver mine

old silver mine

désert de cactus
désert de cactus

désert de cactus

Joshua tree national park
Joshua tree national park
Joshua tree national park
Joshua tree national park
Joshua tree national park
Joshua tree national park

Joshua tree national park

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 16:16
San Francisco

La ville s'enroule en écailles de brume et de feuilles luisantes avec la douceur des grands iguanes ou des serpents de mer qu'on a rêvés sans trop y croire.

puis elle surgit des hauteurs et s'éveille entre deux eaux, entre deux ponts, et se déploie d'arcades en arcades, de rues en rues, de glissades en croche-pied de fils noués

chaque impasse se soulève, chaque maison vibre et le ciel s'évanouit vers l'arc des couleurs qui claquent à tous les vents

les tours, les môles, les rails s'ébrouent en gerbes d'air doré

alors, la Sirène se lève, le jour ondule, le moteur ronfle,

et c'est un autre matin de pluie qui lave et répand sa fraîcheur sur la barbarie de nos illusions

la ville enfin s'éclaire, comme le pas du marcheur à la conquête des légendes

quartier chinois
quartier chinois

quartier chinois

ponts
ponts
ponts

ponts

couleurs
couleurs
couleurs
couleurs

couleurs

horizons
horizons
horizons
horizons

horizons

échappées
échappées
échappées

échappées

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 11:03

c'est le cœur : le marteau qui cogne, qui bouillonne

c'est le buisson ardent : les tombes emportées par le ruisseau des feuilles et la brume violette des draps condamnés aux champs d'honneur

car l'honneur s'est perdu et le tourbillon glisse en fourneaux refroidis, en ardoises, en voies de fer qu'on a déshabillées

après c'est le silence

le fleuve méandreux traverse le ventre pâle des vallées endormies où demeurent

l'accointance du ciel avec le métal, la vérité de l'eau qui s'embrase sans le dire, le souvenir d'un oiseau noir, le grondement d'une cohorte de mots abandonnés et de voyelles orphelines

jetées une à une dans la rivière si plate, si terrible

qu'on rêve de la déchirer

la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet
la Meuse de Sedan à Givet

la Meuse de Sedan à Givet

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 11:03

D'une série de 6 gravures sur Rhinalon , intitulée "monstres marins", j'ai choisi deux gravures originales de chaque épreuve pour réaliser un livre d'artisan en 2 exemplaires.

monstres marins ?

tentacules nouées à l'encre des abysses, fleur de roche et de sel

il marche à l'envers où le ciel ne l'atteint pas

on croit dans un frisson de vagues

voir poindre l’œil de stupeur et la douceur muette

je ne sais lui parler

d'ailleurs il n'entend pas

 

son soleil variable est l'inconnue d'une équation de rêves et de coquilles

qui valent bien la soie d'autres fourrures

quelle noyade céleste ?

quel pâturage, ou chambre forte au fil de plomb ?

je ne crois rien de lui sinon qu'il ne dort pas

ou bien écho barbare des nuits qui croquent les baleines

ou bien mangeur de poussières mauves

 

chaque soir le retrouve calé au bord de nos regards, de nos questions glissantes au tournant du visible

mais ailleurs qu'y a-t-il ?

sinon la friche de nos crânes empâtés de tourments ?

le monstre n'est pas celui qu'on dit

le monstre / se montre / un instant / disparait / à jamais / qui l'a vu / qui l'a cru ?

éclat de pseudopodes au ventre mou qui traine des casseroles enluminées

monstre va-t-en / je n'ai plus rien à dire / je t'effacerai d'un coup /

si je voulais

 

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 10:58

sous l'arbre repose

la plume oubliée, noire

d'un oiseau sans nom

 

 

haiku de septembre

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17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 15:13

sous la violence de l'histoire

qu'on n'a pas racontée

il y avait un velours d'encre et de piment

et des mots embrouillés qui ne disaient pas

ce monde de papier simple et joueur

que le réel confisque

quand il veut nous faire peur 

fantômes ?
fantômes ?

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22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 22:41

 

à ceux qui ont franchi le pas vers le monde inversé

s'étonnant des rochers où brillent des yeux morts

et voulant retenir les étraves et les routes d'écume

qu'ils mâchent en silence

et sachant, déjà, que les tombes y seront perdues

 

sauf

si nous osions encore une fois écrire

leurs noms de poussière remontés des hauts fonds.

 

je demande seulement :

en avons nous le droit ?

Est-ce que les mots donnent quitus à la cruauté des falaises ?

Ces traits, ces bourrelets d'encre échappés des ressacs

que diront-ils des bancs de sable où leur espoir s'abime ?

 

Je voulais que ma douleur fut tienne

elle ne peut pas.

elle ne sait rien de l'ombre et de la plaie

de l'infâme loterie

de la terreur où croule ta jeunesse

elle ne livre que des mots en creux de lames

 

Qu'en ferais tu ?

 

Qu'en ferons nous ?

où sont-ils ?

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3 janvier 2018 3 03 /01 /janvier /2018 16:42


Maintenant. Cadeau éphémère de la seconde traversée
Maintenant. Rien ne tient que le seul désir d'être
Un présent de sable qui vaut son pesant d'or.


Présent. Échange. Larme sur le carreau pour arrondir le ciel
Souffle d'air en équilibre d'inspiration.
Soixante fois par minute. Ou plus ou plutôt moins. Sans s'arrêter pourtant. Sans vouloir plus que l'égalité du silence avec le tohubohu des douleurs arrachées

Le présent n'est pas un vœu. Il ne parie pas sur l'avenir.
Il est passé sans bruit.
A laissé le matin ouvert sur d'autres questions, d'autres grains de sable en travers des machines, d'autres rayons sur le miel d'une main qui se cherche, d'autres lunes de ce soir-là. Justement.
Et puis. Il n'est plus rien
 
A nous, donc, de choisir ?
A tout prendre, je ne choisirai pas.

Abondance. Trop plein.

Présente ! Cela suffit.

Présent(s)

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1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 16:55

les femmes à l'aiguille

devinent les piqûres de nos hésitations

où les petits pas petits points

recouvrent les bouillons de vagues envolées.

Les oripeaux de soi perdus sur les chemins

parfois dansent encore avec exubérance

parfois restent cousus

aux boucles de leurs vies

 

devoir de vacances

devoir de vacances

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3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 17:23

Elle a dit :

maintenant, je laisse, je file, j'arrondis le vide autour de moi. Je cesse de vouloir.

C'est

maintenant

la plongée sans le remords, la scène qui s'effrite sous la pluie.

Le petit théâtre est emporté à toutes jambes et les bouts au dessus font une forêt de lianes incontinentes,

dessous, la voilà qui flotte comme le grand lys blanc d'Ophélie dans l'eau tiède et vaseuse de l'oubli

Maintenant c'est un rond de projecteur sur le cirque de velours

et du sable, et des mots de sable coulent doucement tout autour de la lumière qui crisse

il n'y a plus de sens, plus de vent, et donc, plus de girouettes

qu'un grand silence venu d'autre part qui ne saurait s'effilocher.

Les mots se tiennent encore un peu, et leur compacité fait une ombre en coulisses

Maintenant c'est bien fini, dit-elle

relâche relâche relâche.

On ne joue plus

Relâche

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Repères

  • : ANISARA
  • ANISARA
  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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