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10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 10:57

juste un doigt de rose, comme l'aurore du vieux sage ?

comme le temps pressé qui cache bien sa griffe ?

un doigt de vent captif ?

un semblant de décence ?

Ah, mais, non !

un doigt d'horreur, un doigt d'honneur

pour nous pauvres vivants, mouchetés d'inconstance 

digitale

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 14:04

(lambeaux de mémoires post-mortem)

ce que je vois du monde à présent

ce que je vois du monde je l'ai appris

de l’aube qui étire ses bras de laine

et les fils tricotés des brumes ralenties

que je dévide à ne savoir qu'en faire,

des étoiles tombées

du halo d'un matin comme les autres

je ne comprends pas ce qu'il raconte à la lune

je ne peux pas boire à la source

tarie. Je demeure

au seuil du mystère

et du jour qui renaît

sans savoir pourquoi. Lui non plus.

nuit blanche

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 15:41

à la mémoire des enfances cousues de fil blanc, où l'on traçait sur les cahiers de grands signes en bataille

et tout au bord des dentelles fripées d'autres histoires, une poussière de diables et d'anges retenaient nos alarmes, le temps qu'il lui fallait

c'était peu de chose, en somme, que ces chiffres minés sous les morts venus d'on ne sait où

il n'y avait pas de revers au col fermé des mâchoires de papier

juste une flamme, juste un éclat, malgré les gros points du mensonge qui faufilaient nos tentatives d'évasion

juste une vieillerie à la sortie de chaque placard

maintenant que les dents sont usées

 

mémoire sur le fil

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10 octobre 2015 6 10 /10 /octobre /2015 22:29

s'il fallait qu'un seul jour nous ramène à l'histoire

s'il fallait que l'histoire brûle jusqu'à nos mains

s'il fallait que le ciel soit séparé de l'eau

s'il fallait que le temps n'attende plus aucun geste

et que nos gestes ignorent de quoi se meurt le temps

s'il fallait ne rien dire ou bien changer de mots

s'il fallait que le jour indécis retienne sa clarté

bien au delà, bien en deçà

s'il fallait que seul le gris nous reste

comment parlerais tu des mille soleils ?

 

 

mémoire d'Hiroshima - 9 octobre 2015

 

♦  s'il fallait ?

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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 21:53

c'est l'ombre de l'épaule

et la ténacité du parcours qui ne cesse de retourner à sa source

c'est un arrondi de mémoire

où chacun se renferme sans poser de questions

malgré les déchirures, les amertumes, les songes creux

 

et puis encore, encore,

le chemin des bras retient le berceau et la terre

où s'est fiché le temps,

où s'est fiché le camp des vagues scélérates,

qui joignent leurs sillons durcis au dessus du naufrage

 

un espace labouré dont on ne sait

s'il coule ou s'il demeure,

de loin en loin, d'os en os

de sang noir en sang noir

dont la couleur n'a rien à faire

sinon une monnaie donnée au sacrifice

de ce qui viendra après coup

 

à mon ami Franck du Togo

♦ famille africaine

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10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 14:28

petit poème paranoïaque

on dit que les sages et les fous aiment le désert, assujettis à la pauvre poussière du minéral
on dit que nous faisons mourir à petit feu ce qu'ils appellent diversité
on dit que les forêts grimacent de sortilèges assoiffés
on dit des mots à voix secrète suintant des luttes sans merci entre la voracité du Vert et nos appétits d'autres règnes
ah ! moi je dis que tant de vert nous empoigne et nous déborde, qu'il fait naitre des bras menaçants au bord de nos sentiers
qu'il balance à la dérobée des tentacules de vampire contrarié et des impatiences ricanantes
je cherche le silex, le sable, l'eau casquée de nos vains combats
mais c'est encore lui qui nous gagne et nous étouffe, qui nous gave de prairies grasses
où l'on se perd, encore une fois
encore une fois
sans qu'aucun caillou blanc nous montre la sortie

forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes
forêts corréziennes

forêts corréziennes

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 13:02

ce matin

il n'y a personne

pas un chat, pas une pierre

rien qu'un bouillon de salpêtre

et les murs

tapissés de questions

♦  murs murs

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 16:10

 

d'autres nuits de feuilles

ourlées de bleu magnétique

discouraient en vain

 

 

♦ d'autres nuits

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 10:53

béant clair de lune

sous la peau des arbres noirs

Orion s'est figé


hiver2014 0143

 

il reste le vent

 pour chanter des mots glacés

d'encre et de sommeil

 

hiver2014 0110

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 01:10

 

L’espace du vide entre deux corps dessine le dos à dos des oubliés
Le vide était dans l’arbre qui se moquait du monde
Le vide était en nous, on y passait la main en travers
On allait à la source des manques
On cherchait la matière de nos espoirs réduits en poudre 

Puis on a balayé

stMauriceLaïta2

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 14:58

textes un peu anciens ... dont l'écho ne s'est pas perdu

 

ombre mauve d'orage

juin de poisons lourds

digitales accélérant

les grondements du coeur


Tonnerre


  juin2014_02

 

en pluie les larmes blanches

du sureau

en pleurs les ouates grises

sous le vent

dors l'été


fleurs de miel et de transit

entre juin de digitale

et coquelicot de juillet

sous le doigt froissé se penche

millepertuis soleil et ronce blanche

 




c'est la pluie de juin

chaude et noire

à ses cordes accroche-toi

pour donner le "la"

à mes choix

incertains.


 juin2014_05


 

 

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 16:51

La vieille femme a dit : merci, fils de m'avoir si bien remplie

Pendant que moi je suppliais: ne nourrissez pas , s'il vous plait, la bête de l'Intérieur

L'Intérieur raconte le pied sur lequel on a commencé à danser

Remplir - ou vider - taper en cadence pour faire sortir l'encombrement ou - bourrer un espace sans fond que le temps ne retiendra pas, de toute façon.

De quel coté avons nous commencé le pas de deux ?

Femme : destinée au plein ? Homme: consacré au vide?

Ah, laissez moi cracher les simples vérités, ai-je encore crié, tandis que la vieille femme sans mémoire souriait, et plus elle semblait claire, plus je vomissais et la bête, et l'Intérieur, parcourue d'eau salée, humide et rosée de froideurs printanières, balayée de vents sans accrocs

Qui pense à l'Intérieur comme vide inconséquent ne finira pas de s'apesantir, mais ne sera ni terre, ni sable, ni roche

Rien que le mensonge d'une fertilité recomposée, toujours inutile, éreintée de promesses

Tandis qu'un autre restera droit de transparence et de refus : pas de richesse, pas de matin vorace, pas d'entonnoir pour forcer le gavage

Néant d'un corps écorce, d'où suinte alors parfois,

Une faible laitance, une gomme de mots silencieux, une larme unique

Et désolée

 

 

jarres

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  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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