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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 17:13

La médiathèque de Quimper a organisé depuis trois mois un grand forum appelé "odyssée des mots" qui se termine ce week end, sur le thème du NON A L'INDIFFRENCE, 

je parlerai peut être ici même d'un autre forum auquel j'ai participé samedi autour d'une recherche de manifeste, de politique et de vérité d'actions... si j'ai un peu plus le temps d'écrire qu'en ce moment

 

Quoiqu'il soit, de toute évidence, vital de savoir dire NON à bien des tendances choquantes et actes inacceptables dans nos sociétés; j'ai eu envie de retourner le NON à l'indifférence en OUI à la différence, qui veut dire à peu près la même chose, mais qui comporte, à mon sens, plus d'élan que de repli, plus d'engagement que de peur, plus "d'aller vers" que de "j'y suis , j'y reste" 

 

voilà donc ce "différenc'slam"

 


SI TU DIS NON À L’INDIFFÉRENCE / TU DIS NON À LA NON-DIFFÉRENCE
ALORS / DIS OUI À LA DIFFÉRENCE / DIS OUI À TOUS LES DIFFÉRENTS

À TOUS LES DÉCLASSÉS / LES AMPUTÉS / À TOUS LES MARGINALISÉS
DIS OUI À LA FORCE BANCALE / DE CELUI QUI NE PENSE PAS DROIT
À LA FEMME QUI MARCHE POUR ÊTRE TON ÉGALE
QUI EN MEURT QUELQUEFOIS

OUI AUX ILLUMINÉS QUI DANSENT SUR UN FIL
OUI AUX FRÈRES D’À COTÉ QUI CRIENT DANS LEUR LANGAGE
PRÉTENDUMENT SAUVAGE
AUX REGARDS QUI S’ÉGARENT / AUX VERBES QUI S’EMBRASENT
AUX SANS GRADE / SANS COURONNE / SANS PAPIERS

DIS OUI AUX SOIRS QUI TOMBENT / AUX HOMMES QUI TRÉBUCHENT
AUX VERRES PERDUS / AUX AMIS RETROUVÉS
OUI À TOUS CEUX QUI ONT JETÉS LES ARMES
AUX CHAGRINS SANS PITIÉ / AUX ENFANTS TATOUÉS
AUX VISAGES SANS NOM ABANDONNÉS DES LARMES

DIS OUI À TOUTES LES DIFFÉRENCES / À TOUS LES DIFFÉRENTS

À LA MAIN QUI S’AMARRE SUR LA MAIN D’UN PROSCRIT
À LA VIE / QUI S’ÉCARTE DU RANG / EN TRAVERS NONCHALANTS
AUX ERRANCES NOMADES / AUX FLEUVES ENSABLÉS
DONT LES TOURS ET DÉTOURS RENCONTRENT / ÉTONNÉS
DES CHANTS D’INSOUMISSION ET DES BRASSÉES DE RIRES
QU’ON NE SAURA / PEUT ÊTRE / COMPRENDRE NI REDIRE
MAIS QUI ÉTOILERONT NOTRE CIEL D’UNE FAIM
D’OISEAUX BLANCS EN BATAILLE / ET DE VIN

ALORS NOUS DIRONS OUI / AU DIFFÉRENT / À L’ÉTRANGER
QU’ON N’A PAS RECONNU / AU PLUS LOINTAIN
OU CET AUTRE SI PROCHE QUE L’ON REGARDE EN COIN
PARCE QU’IL EST TROP NU / TROP PAUVRE / TROP FONCÉ

DIRE OUI
OU NE RIEN DIRE
DIFFÉRENT  / DIFFÉRENCE
L’ACCORD PARFOIS / VIENT DU SILENCE

 

 

D St Cyprien

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 11:30

pour notre ami Philippe Deru

 

tu as quitté le port, camarade, comme un arbre tombé que le fleuve rend à la mer

avec toi, nous avons traversé un monde ouvert sur le grand large

avec toi, nous avons partagé de grandes exigences et de grands rires


face aux arrogances, aux bassesses, aux tiédeurs

tu convoquais des soleils noirs et la marée des poings levés

avec un coeur trop vaste que l'injustice étreint

avec un coeur bouillant que le temps brise en gerbes amères

 

les lumières du port, une à une, s'éteignent avec des larmes

pour tous ceux que tu aimes, pour tous ceux que tu laisses, ô capitaine,

quand t'emporte le ressac vers l'océan de la colère

qui n'aura pas de fin

 

 

departdakar2

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 14:24

certaines nuits, certains rêves

livrent un cavalier de mot

qui laisse le jour traversé de sabots

ne sachant vers quoi

il galope, et galope


prendre la bonne échappée

vibrant d'une essence marine

et le trouver

c'est tout

 

"ENVERGURE" - 28 janvier -

trace ou signe d'évidence

un mot de cambrure et de sel

pour qui ne sait pas dire la mer

 

je l'enfourche et lui donne

la largeur de mon pouce 

ou l'ampleur de mes songes

et m'enroule dans les fibres

des voiles déployées

et du réveil

matin

 

attendant le prochain

 

arriveecasamance

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 18:23

 

il ne s'agit pas de refaire, de redire, de renaître

mais,

laver une impression gribouille sur un sale mur qui coule en petits ruisseaux de poussière gluante

La poussière n'est jamais gluante, ai-je murmuré. Tu ne sais pas ce que tu dis.

Je ne veux pas, ça non, revivre

Je veux, glisser dans la grisaille, sortir de l'autre coté

du coté neuf, brillant, au delà du mur traversé

au delà du plâtre et de la brique, là où se déploie la symphonie des éclats solaires

Les symphonies m'ont toujours emmerdé, j'ai dit,

un son massif où ne se reconnait aucune délicatesse de corde, de touche, de souffle.

Je veux courir dans cette prairie, de l'autre coté du mur

me faire bouffer par le vent

chanter pour le printemps qui vient.

Moi, mon hiver au coeur, crépuscules bleus, février trop court, camélia d'avance jauni,

fenêtres closes, moi

je me dis

y aura-t-il un printemps ?

et l'autre, rêveuse, elle, ne répond jamais .

 

 

soird'hiver

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 20:29

Automne se dit "autumn" en anglais", mais "fall" (chute) en américain

j'aime particulièrement ce mot auquel sont liés des souvenirs doux amers, comme la tristesse et la flamme des couleurs automnales inextricablement liées

 

Image des dernières roses de l'été émergeant de la nuit

elle correspond peut être à l'ambiguité du sentiment et à la nonchalance feutrée d'un feu intérieur, quand souffle le vent mauvais et que le temps s'abîme vers l'hiver ...

 

dehors le vent noir

fait gémir le ciel sans lune

sifflement d'automne

 

 

rosesnoires1

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 20:12

dernière étincelle

plongée dans les eaux dormantes

courbe incandescence

 

 

 

DSC01294

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 19:41

à partir des haïkus on peut travailler sur des photos ou des dessins pour intégrer le texte à l'image produite

 

le haïku dans le dessin s'appelle un haïga

 

le haïku dans la photo se nomme haïsha

 

voici donc un haïsha tremblant et maussade, à l'image de ce mois de juin plus que gris

 

 

miroir

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 19:45

ces mots je ne voudrais pas les écrire s'ils ne disaient que la question sans la réponse

à ce moment

je revendique le plaisir d'une main retrouvée dessinant un arbre de soleil

ne sachant plus ce qu'elle invente


parfois je sais trop bien où je suis, qui je suis, et pourquoi je me donne,

                  et pourquoi je me tais

car on n'écrit pas le bleu, ni la lumière,

les pages trompeuses témoignant seulement de ce mensonge qui n'en est pas un

et quand je connais tout cela

comme tout le monde, mon coeur heureux n'a pas d'histoires

à raconter

 

papier brûlé

 

ils viennent au bout de la main, ou du clavier quand le doute se rehausse

des mots déchiquetés par la déflagration du sens

des mots barbelés d'échardes luminescentes

oh! qu'il ne reste plus de mots surgis du coeur de l'explosion, atomes de feu rouge sous la dispersion des cendres

je ne sais pas encore où tape le sang des tambours et des mains qui se cabrent, en marquant le territoire de chaque nuit, recouvert d'oublis sans conséquence

et quand je veux dire oui

à la pluie

oui

aux nuages

au moment d'un seul moment sans autrefois et sans après

je me défausse du salut immédiat par la négation de l'obscurité

je me retire dans l'échappatoire fragile de ce bief inespéré

qui ne coule pas d'ici ou de là, du haut ou du bas, mais sur le fil de l'éloquence et du déséquilibre

désir absolu de ce rien

rien faire, rien dire, rien aimer

sinon l'attention à la brutalité du sang et au mouvement des foules

 

je ne voulais pas écrire l'absence mais la trace du vent

je n'ai pas voulu dire non

 

pourtant ...

 

 

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 19:54

tous mes haïkus, ré-écrits, transformés, au fil des saisons 

sur une page spéciale

 

cliquez sur ce lien : bonne lecture

 

 mauve

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 15:28

Le poids de l’état d’âme, ou le poids du silence

Creusent en arrière un espace d’oubli

On s’efface, on retombe, on voudrait bien aller

Il n’y a pas de corps, et plus de ronde

entre poings durs et chanson dévoyée

Que la douceur venimeuse

parée de neige et de frisson

 

Un jour secoue la pesanteur,

un jour qui tente un rire cassé

un jour, l’un et l’autre et l’une

et bien des autres

scandent à l’envi que si la mort est proche

elle garde en mémoire le fracas des espérances

 

ils laissent tout au fond le poids de l’âme et du silence

un jour, celui là, ou un prochain, ils verront mieux

que la blancheur ne nous pardonne pas

et qu’elle peut différer le temps des retrouvailles

 

je ne sais si ma tête et mon âme sont remises debout

mais je sais qu’il est dans l’ombre un autre fleuve

rouge de sang et de cris

qui sont, et mon sang et mon cri

que je ne comprends pas, mais

qui touchent mon visage d’un désir salé

d’oiseaux marins partis à tire d’aile

 

et je les suis, et je les suis

 

les yeux que je retrouve

sont des milliers

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 20:49

à ceux qui ont aimé les poèmes publiés sur ce blog:

vous pouvez les retrouver en édition papier, accompagnés d'une belle mise en page de mon amie Aude, responsable de la petite édition "le chien du vent"

 

si vous voulez recevoir le livre, contactez-moi par l'intermédiaire de ce blog (il est vendu 10€, le port est gratuit)

 

merci !

 

flyer copier

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 15:55

un monde se retire en tortillant sa croupe

ne dirait-on pas qu'il subit les cachotteries de la lumière ?


j'ai mal regardé, mal vu, mal aimé

il n'y a rien qu'un bruit de feuilles

et cette ombre rigide que mon regard éteint à force de mensonges


l'image est plus réelle que la seconde arrachée à la terre 

je choisis mes bricolages et mes trafics contre toute vérité

puisqu'il n'y a pas de racine

 

 

 

racine2

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