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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 11:48

voilà donc tous ces bons apôtres qui, une fois encore, utilisent les medias nationaux et  internationaux pour faire leur maléfique propagande ...  quelle autre religion que la catholique romaine, en effet,  même parmi celles supposées les plus rétrogrades (ce qui est d'ailleurs synonyme) dispose d'une telle tribune pour déverser ses sidérantes et dangereuses âneries ?

il nous importerait peu par ailleurs qu'un pape (et celui qui l'a précédé ne valait pas mieux sous ses dehors prétendument  charismatiques, peut être même plus dangereux encore), ou que n'importe quel évêque utilisassent  pour leurs discours navrants la chaire du dimanche devant des ouailles qui n'en demandent sans doute pas tant , et surtout pas une sainte intrusion dans leur domaine le plus intime, mais enfin cela relève du domaine de leur conviction personnelle, et de mon point de vue, ne vaut guère la peine d'en parler
que les cathos acceptent ce langage ( il semblerait du reste qu'ils l' acceptent de moins en moins) et pratiquent la chasteté, la continence et le retrait post coïtal, grand bien leur fasse !

que dans des stades pleins à craquer on exalte les foules jusqu'à leur faire oublier la misère qui les assaille jour après jour, voilà qui relève déjà d'une volonté politique nocive et d'une pratique populiste des plus douteuses, mais que ne ferait on pas pour récupérer le lustre des splendeurs passées quand on s'appelle Eglise, forte de ses 2000 ans de puissance séculière ? Et cela, bien évidemment au mépris de ceux qui  cherchent l'espérance d'un avenir meilleur jusque dans ces mensonges jamais démentis auxquels, en bons politiques, les autorités ecclésiatiques elles mêmes ne doivent plus croire depuis longtemps

mais qu'on ose dire à la face de ce continent et de ses millions de séropositifs que l'usage du préservatif augmentera la diffusion du VIH !
cette fois la coupe est pleine !

il faut avoir été confrontés de l'intérieur aux difficultés majeures auxquelles se heurtent jour après jour des associations, des ONG, des militants africains de la lutte contre le SIDA  pour comprendre combien une phrase aussi largement diffusée peut ruiner d'efforts souvent difficilement consentis de la part de populations angoissées, déboussolées, et livrées à elles mêmes dans ce combat titanesque contre  les préjugés traditionnels (qui existent bien sûr, quelles qu'en soient les raisons) , les manques de moyens, les gouvernements qui ont niés l'ampleur des problèmes, les soins dispensés au compte goutte, les charlatans de toute obédience etc etc...

"Vous pouvez dire encore aujourd’hui ces mots terribles : « certains pensent que le SIDA est une invention des Européens pour nuire aux Africains du fait que les Européens estiment  que les Africains sont des singes et qu’il faut les éliminer ».

Dans ce contexte, le mot « invention » pourrait tout aussi bien dire « affabulation » que  « découverte scientifique permettant » d’éliminer les Africains. " (lettres d'anisara page 11)

il court en Afrique aujourdhui encore tant de rumeurs encore sur l'origine du SIDA, sur l'incompréhension face à cette maladie qui pénalise la vie et le désir d'enfanter, sur la malédiction de l'homme africain face au désastre, sur l'inutilité fataliste de la protection, sur le fait que les remèdes apportés par l'Europe ou les Etats unis pourraient être viciés dans leur utilisation par les africains (j'ai entendu des gens dire que le SIDA est DANS le préservatif, si grande est leur méfiance à l'égard des manipulations dont ils font l'objet depuis si longtemps)

d'autre part il n'est pas négligeable de faire le constat que ce dont souffre l'Afrique dans sa lutte contre ce fléau,  ce n'est pas de TROP de prévention, mais de pas assez, de TROP de protection mais de pas assez, de TROP de soins, mais de pas assez, au regard de tout ce qu'il serait nécessaire d'accomplir.

voudrait-on, encore en plus, qu'une parole d'autorité "morale" se fasse complice de ceux qui se préoccupent si peu de ce problème qu'il ne pensent pas plus à se protéger qu'au fait qu'en faisant cela ils donnent la mort à celui, celle, dont ils usent alors comme d'un pur objet de jouissance ? utiliser une protection, faire preuve d'altrusime , de responsabilité, d'attention à l'autre serait donc devenu un péché ?
 
alors face à tant de douleurs, tant de peurs, tant de résistances faut il en rajouter dans le délire et la parano ?

bien plus qu'une erreur , c'est un crime !

quant à cet  évêque français qui s'autorise face aux medias (communication et propagande toujours au top !)  à proférer une contre vérité scientifique sur la porosité du caoutchouc au VIH, affirmation habilement démentie par la suite certes mais : le mal est fait , il faut mentir, il en restera toujours quelque chose - qu'on le balance dans un cul de basse fosse pour crime contre l'humanité !






que pensent de tout cela ces jeunes togolais, chrétiens, auteurs de la fresque réalisée en 2004 dans un collège chrétien, et militants actifs dans une association de prévention des IST/SIDA depuis des années ?

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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 00:06
Aujourd'hui dans la pensée de nos sœurs africaines j'ai envie de donner ici à connaitre à  ceux qui ne les connaissent pas, les mots que Thomas Sankara (président du Burkina Faso) prononçait  à l’ONU le 4 octobre 1984

 

« Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom de mon Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.

Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire, ou qu’ils sont de cultures différentes et qui bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.
Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves, afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.
Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.


Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage, à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil d’État et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort.

Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits.


Je parle au nom des mères de nos pays démunis qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.


Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre qui a faim et louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une épaisse vitre. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que présentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.


Je parle au nom des artistes - poètes, peintres, sculpteurs, musiciens, acteurs - hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations du show-business.

Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge, pour ne pas subir les dures lois du chômage.

Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage moderne.

 

Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes.

C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim...

 

Je m’élève ici au nom de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération, réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils peuvent se faire entendre. Oui, je veux donc parler au nom de tous les «  laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».

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29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 11:36

... c'est ainsi que je me suis retrouvée, en partant d'ateliers de théâtre, d'arts plastiques  ou de poésie avec des jeunes de plusieurs quartiers de Kara et du village de Tchitchao (Togo) à co-animer des séances de sensibilisation et de prévention sur le SIDA

 

ce fléau majuscule en afrique sub saharienne, compte tenu des diffcultés d'accès aux médicaments , et de certaines pratiques culturelles (pas les mêmes qu'en Europe, donc décalage ! ), demande qu'on fasse preuve au cours des séances d'une pédagogie fine et adaptée ... là encore, les jeunes togolais ont été mes initiateurs et je les remercie de m'avoir donné accès à la complexité d'un problème majeur duquel on ne voit pas encore la possible fin !

 

fresque à la station routière de Kara sud

 

en 2006 nous avons réalisé , avec une jeune amie française assistante sociale , une enquête auprès des assos de prévention , pour connaitre les questions récurrentes auxquelles elles étaient confrontées, afin d'adapter nos réponses et les leurs, aux demandes vraiment importantes pour la population

 

on trouvera ces résultats en cliquant sur la page  Questions sur le SIDA

 

 

 

 

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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 12:03


nos interventions au Togo visaient à proposer des pratiques artistiques auprès de jeunes, en soutien à des actions de sensibilisation aux IST-SIDA à Kara-Togo : théâtre, fresques murales, chansons et poèmes écrits par de jeunes togolais



MONSIEUR LE SIDA - samao fousseni ( tchitchao)

je suis Monsieur le SIDA
mon propre nom est l’unique : Monsieur le SIDA
à la radio : Monsieur le SIDA
à la télévision : Monsieur le SIDA
dans les écoles de formation : Monsieur le SIDA
dans les centres hospitaliers : Monsieur le SIDA
sur les Internet : Monsieur le SIDA
dans tous les pays du monde entier : Monsieur le SIDA
du sud au nord, de l’est à l’ouest, on parle toujours de moi : Monsieur le SIDA
les gens ont peur de moi et je dis :
"qui me veut, je l’embrasse
je suis venu
je ne connais ni homme, ni femme, même riches ou pauvres
je tue et je ne pardonne pas
je vous aime , vous qui m’aimez
je vous refuse , vous qui me refusez
et tous, amis vivants, faites l’amour
mais sachez bien
que je vous attends au carrefour"


monstre SIDA- ganihou ( kara)

le sida est un monstre qui m'a tué.
le sida est un  guerrier qui m'a battu.
le sida est une flèche qui m'a brisé.
le sida est un piquant qui me perce le corps.
le sida m'a attaqué à cause de mon infidélité.
le sida m'a rendu faible et inactif.
à cause du sida je sens la douleur de mon organisme.
j'ai été contaminé par une prostituée.
à cause du sida mes ennemis se moquent de moi car d'un jour à l'autre je vais mourir.
je porte le virus et je n'attends que mon dernier jour.
je vous en prie, ne soyez pas comme moi.

jeune garçon de Tchitchao -
bilakare bananbedou (tchitchao)

je veux m’adresser à toi, jeune garçon de Tchitchao.
tu as entre 12 et 18 ans, tu es presque un homme, tu veux imiter tes grands frères en invitant des filles et en sortant avec elles. C’est normal car l’amour est une belle chose et tu pourrais avoir des enfants.

tu ne veux pas mourir du SIDA ? alors écoute mes conseils :
·    pense toujours à utiliser des préservatifs. Cela protège ta vie et celle de ta copine.
·    rappelle toi que tu peux attraper le VIH avec des filles que tu crois être en bonne santé
·    ne crois pas qu’une fille qui veut que tu utilises le préservatif est une vagabonde, c’est une fille qui veut protéger sa vie et la tienne

aujourd’hui être un homme, ce n’est plus se promener de fille en fille.
mais c’est faire la guerre au SIDA.

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:41

il y a un chapitre du livre qui s'appelle: "trop de viande ne gâte pas la sauce" ...

citation d'un de ces innombrables proverbes africains, dits de sagesse, qui nous invitent à chercher le pragmatisme partout, y compris là où l'on ne veut pas s'avouer qu'il se trouve !

ce qui signifie en gros qu'il n'est pas inutile d'avoir "plusieurs cordes à son arc" en ce qui concerne l'espérance d'être exaucés de ses prières et autres demandes impossibles à satisfaire face à la vacuité du ciel ! au cas où la flèche atteindrait plutôt l'un ou plutôt l'autre de ces buts espérés, pourquoi ne pas en tirer plusieurs, donc ?

c'est évidemment très loin de ma conception de la laïcité et de mon agnosticisme fermement établi
mais cela vaut le coup de réfléchir à une réponse plausible face aux questions sur lesquelles le voyageur ne manque jamais d'être interrogé : "et toi, tu pries qui ?"
lorsqu'on répond "personne", ça semble toujours un peu court face aux interrogations métaphysiques, ou peut être tout simplement aux exigences alimentaires, de celui qui nous la pose, cette fameuse question ...

je n'ai pas trouvé à ce jour de réponse plus éclairée, plus pertinente, plus satisfaisante pour tout le monde que celle d'un quasi inconnu du début du 20è siècle, Jules Lermina - auteur de "l'ABC du libertaire" - anarchiste écrivain comme ce début de siècle dernier savait seul en produire et qui dit ceci :

/... Mais on ne crée pas un dieu de fantaisie, perdu dans les brumes de l'inconnaissable, pour ne point, très promptement, chercher à le rapprocher de soi.
Bien vite, on parlera de sa bonté, de sa justice, et comme tout autour de nous n'est que déséquilibre et injustice, le pas sera vite franchi vers des compensations paradisiaques tenues en réserve par son infinie miséricorde.

Et toujours cette antienne : Dites tout ce que vous voudrez, l'idée de Dieu est nécessaire.

En effet, elle est nécessaire pour tous ceux qui n'ont pas le courage d'envisager la situation réelle, à savoir que nous sommes le produit d'une évolution cosmique dont le secret jusqu'ici nous échappe, mais qu'en même temps, il est un fait certain, positif, c'est que la terre nous appartient et que notre devoir est de tirer le meilleur profit possible de l'habitat qui nous a été dévolu, de le transformer, par l'emploi de toutes nos énergies vitales, en un séjour de bien-être et de moindre souffrance possible.


Quand on a dit ça, n'a-t-on pas tout dit, rien de trop, rien de moins ?

Le petit opuscule de Lermina , très agréable à lire, est paru aux éditions "mille et une nuits" au prix de 2€50 !!!

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 10:18

voici quelques extraits d'une interview le 27 octobre par Michel Rouger du journal "Ouest France" de Pierre Micheletti, président de Médecins du Monde... dont les propos m'interrogent directement. En tout cas le titre de l'article m'a paru significatif et ouvre une nouvelle fois la réflexion sur ce sujet sensible

l'humanitaire doit s'ouvrir aux autres cultures

Les interventions « à l'occidentale » ont vécu, affirme Pierre Micheletti, président de Médecins du Monde. L'humanitaire doit évoluer et cesser toute collusion avec la politique.


L'action des « French doctors » a démarré il y a quarante ans, lors de la guerre du Biafra. Qu'est-ce qui a changé depuis ?

À la fin des années 1960, l'Occident était dominant sur les plans économique, financier, intellectuel. Il a donc accouché d'une génération de jeunes toubibs qui se sont lancés dans la solidarité internationale avec une vision, des certitudes occidentales. Aujourd'hui, des rééquilibrages économiques et politiques sont survenus, des poids lourds ont émergé, le colonialisme ancien s'est éloigné. Les bons « petits Blancs » du docteur Schweitzer, c'est fini.

Il y a vraiment urgence à s'adapter ?

On ne peut plus rester les bras croisés en disant : on ne va pas en Irak; on ne va plus aller en Afghanistan ; on n'ose plus aller à Haïti, dans la Corne de l'Afrique, en Colombie... Si nous ne savons pas prendre certains virages, je parie que, dans dix ans, les « French doctors » n'existeront plus, ou, s'ils existent encore, ce sera pour des catastrophes naturelles qui ne gênent personne.

L'humanitaire est-il victime de la collusion avec la politique, symbolisée par Bernard Kouchner ?    

La révolte de Kouchner au Biafra était réelle : c'était celle d'un jeune médecin d'origine juive, très marqué par la Shoah. Si on oublie la personne, le personnage Kouchner, lui, a peu à peu rejoint le courant anglo-américain caractérisé par des ONG (organisations non gouvernementales NDLR) qui suivent les positions de leur gouvernement.
Pour nous, avoir un ministre des Affaires étrangères qui se revendique humanitaire et qui, dans beaucoup de ses prises de position, entraîne les ONG françaises dans la confusion avec la politique étrangère, on ne peut pas faire pire. Aujourd'hui, en Afghanistan, accepter d'être identifié comme proche de la politique étrangère française serait irresponsable vis-à-vis de nos équipes. Tout nous pousse à clarifier le débat.

/...
Médecins du Monde veut s'allier à des ONG non-occidentales. Pourquoi ?


Les gens sont toujours demandeurs de solidarité, mais d'une solidarité qui s'inscrit dans la reconnaissance de l'autre. Nous voulons démultiplier l'aide en allant chercher de nouvelles ressources et, en même temps, sortir de cet humanitaire un peu flamboyant, occidental, européen.
Nous pouvons jouer, par exemple, un rôle de passerelle avec le monde musulman, dire qu'on ne se reconnaît pas dans la théorie du choc des civilisations. Des pays comme l'Inde peuvent aussi nous aider à aborder plus facilement des contextes comme la Birmanie. On est aux prémices des discussions.

/...
On peut s'adapter sans renoncer?

Il ne s'agit pas de renoncer à ce que nous sommes, aux mécanismes qui nous ont fait naître. On ne va pas s'arabiser ! Il s'agit de trouver des alliances en gardant nos repères. Si l'on est un peu adroits, on peut faire en sorte que ces pays développent un humanitaire qui nous ressemble. Qui ne soit pas le bras armé/si j'ose dire, d'une politique nationale. De toute façon, il n'y a pas le choix.

• Pierre Micheletti signe : "Humanitaire : s'adapter ou renoncer", éditions Marabout Essai, 224 pages, 15 €.

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  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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