20 janvier 2023
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Regarder le ciel jaune zébré d'oiseaux blafards. Eux, qui s'envolent. Qui crient.
Eux qui ne dorment pas, avec les chiens, sur le vide où pleut une ombre lasse
Au dessus du volcan la ville appelle. Même le feu profond dit qu'il faut partir. Nulle part.
Surtout.
Qu'il ne suffit plus de respirer entre l'ardoise et le bitume, de dormir sur les marches, d’attendre un jour après.
La terre brûlante dit de partir, avant que d'être morte. Avant que d'avoir froid.
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
24 novembre 2022
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Parce qu'ils naquirent de l'obscur enchevêtrement des combats
veilleurs d'ombres et de silences infiltrés
Parce que l'on fit un mur qui bardait l'océan
Parce qu'on laissa durcir aux marées les morts innombrables
vint comme toujours un autre temps
la lumière a redonné couleurs au barrage des oiseaux
à ce qui tient des flux des reflux
la paix des armes tues
la paix des couleurs nues
la paix des bombes sans armures
des arts sans autres murs
que la douceur imaginaire et l'infini des soirs
blockhaus graphés dans l'Ile de Ré - octobre 2022
publié par dominique dieterlé
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album
poèmes
voyages en France
3 août 2022
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Le ciel a débordé bien au delà du bleu
Les murs ne parlent pas du temps
Ils dorment en enfance
début juillet : St Laurent des Hommes, St Martin l'Astier, Broches, St Front de Pradoux
publié par dominique dieterlé
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poèmes
voyages en France
10 décembre 2021
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17:12
J'ai toujours aimé l'automne des villes, cette complémentarité du naturel et de l'artifice, des rousseurs humides et du bleu verre
"Je voulais contempler ma ville d’un œil moins usé. Avec les mots de Georges Perec, qui appartiennent à tous. Avec un simple téléphone comme chacun en possède un pour capter les images. Ne pas faire œuvre photographique, ou poétique. Avoir le regard simple et chuchotant de celle qui avance. Le profil bas comme on dit, de qui sait peu de choses et marche sans relâche vers ses apprentissages"
Le reportage réalisé à cette occasion est accessible en cliquant ici sur CALAMEO
Bonne balade !
publié par dominique dieterlé
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voyages en France
chroniques
25 septembre 2021
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09:42
De quelle obscure familiarité se sent-on habitée lorsqu'on déchire le voile des univers parallèles et des artistes imaginaires ?
De quel réconfort soudain se sent-on envahie lorsque les formes tout à coup vous caressent, vous interrogent, et vous rassurent étrangement, tant sur votre faiblesse que sur la certitude qu'aucun monstre de fer et de cuir ne sera jamais aussi démoniaque que l'humain lui même ?
J'ai habité l'antre des monstres et n'y ai entendu que des chuchotements fertiles, n'y ai vu que des rêves enfouis, n'y ai trouvé que des échappatoires nécessaires, n'y ai touché que des berceaux de nuit où le jour n'avait pas encore de nom.
Tous les obstacles cèdent à l'émotion, tous les contraires deviennent possibles. On veut demeurer dans la noirceur des cryptes, dans la musique viscérale qu'un cliquetis fantôme rend à sa vraie nature. La paix des songes véritables, débarrassés de la peur du réel, débarrassés des hurlements productivistes et destructeurs. Le retour à l'éternité.
Ce jour-là j'entrais dans l'intime création et la trouvais plus belle encore : l'huile des mondes parallèles consolait de la terre, le crâne s'envolait à l'écart des épaules. Il y trouvait une place.
le Naïa Museum, musée des arts de l'Imaginaire, est installé depuis 2015 dans le chateau de Rochefort-en-Terre (56)
publié par dominique dieterlé
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chroniques
voyages en France
22 septembre 2021
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Fleuves, rivières, sources, rias, ruisseaux, on ne se lasse pas de les suivre, d'en découvrir un sens qui soit à sa portée, qui n'écrase pas, ne défie pas, convient à l'âge et aux pensées secrètes, non sans surprises, non sans tourbillons, mais constamment accessible. Ah! la constance des fleuves : ils nous mènent toujours en des lieux d'humaine résidence et de rencontres. Ils tracent et modèlent depuis des millénaires. Je les aime, et retrouve avec le même bonheur leur parfum de roseaux et leurs cailloux dorés.
Voici le Doubs, noir de galets polis et de mousses ardentes, en fil, en nappes, ou lac brisé sur de mourants écueils
Douce gorge de pierre, qui culbute en silence les mots inconnus de l'origine. La langue coule et s'infiltre en brumes éclatées.
Il pleut, il gèle, parfois, il fume de vapeurs salées sur la rigole sèche du temps sauvage.
D'où viennent sa course anguleuse et ses détours pensifs ?
On ne sait rien du trou de roche oublié des regards. On ne sait rien des fleuves, des origines, des méandres.
On voit se perdre les eaux. On voit naître la chute. Ou bien mourir ce cœur usé qui n'a plus peur du vide.
de la source au Chatelard, en passant par Mouthe, le Lac de St Point, Grand Combes, Morteau, Villers le lac, le saut du Doubs et les Gorges
publié par dominique dieterlé
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chroniques
5 septembre 2021
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publié par dominique dieterlé
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voyages en France
28 janvier 2020
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15:48
hiver Paris, sans pitié pour les genoux des filles
peau nue sous les jupes à plis marine
espérant en vain le rouge radieux
d'un collant qui fut toujours bleu
de froid lui aussi, comme aux enfants de Marie
comme toujours aux enfants derrière les fenêtres
aux enfants qui imploraient le monde de venir
jusqu'à eux
hiver Paris
fenêtres glacées qui demeurent
quand les enfants cachés ont dit leur dernier mot
d'enfant
et sont devenus grands
23 rue de Coulmiers. Jeudis et dimanches chez l'arrière grand mère
6 rue Etienne Dolet. L'école existe à peine encore. Restent les arbres ?
87 avenue de Verdun - HLM de circonstance derrière les trains qui partent
33 rue d'Assas. Lycée ste Geneviève. La rue tout en bas qui va, qui va ...
64 rue d'Assas. Terminale. Et tout peut commencer ?
5 rue de l'Odéon. Etudiante travailleuse. Librairie autrefois "pensée sauvage". Si seulement c'était vrai ?
publié par dominique dieterlé
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chroniques
22 septembre 2019
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17:03
Mise à distance dans le tremblement des marées où la terre se découvre
Pleine mer : trop plein de secrets, donnés enfin lorsque s'éloigne la transparence glacée de l'engloutissement
La boue devient elle même ville morte ressuscitée par le jusant
L'eau n'existe pas : seule la profondeur des terres enfouies qu'elle nous a volées
Et lorsqu'elle se cache sous la pellicule verte, c'est l'image d'un jardin de pierre qui raffermit nos illusions
Va-t-en, lui dis-je, et laisse moi trainer les pieds, je ne suis pas une sirène !
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voyages en France
poèmes
16 septembre 2019
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Il n'y a pas de falaises à Paimpol, Botrel s'en est aperçu trop tard, c'est ce que raconte les chemins du patrimoine semés dans la ville ! on s'en passera donc !! Ici règne la basse mer ...
enserrée d'écluses
l'eau contrainte fait danser
les bateaux à quai
port de Paimpol (22) à marée basse
publié par dominique dieterlé
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voyages
album
3 août 2019
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15:32
Sur la carte satellite on voit le trajet de la voie ferrée entre Laroquebrou et Laval s/Cère, qui suit la rivière (Cère) tandis qu'aucune route ne passe par cette vallée encaissée qui détermine les limites du Cantal, du Lot et de la Corrèze
Il fallut moins d'un siècle pour donner à tous les pays du monde le transport ferroviaire, au prix d'efforts humains, industriels, logistiques sans précédent : ouvrages d'arts, tunnels creusés à la main, ou presque, viaducs, ponts de fer, milliers de kilomètres de voies destinées à relier les hommes, à amener les marchandises là où les routes n'allaient pas, là où le seul moyen de transport était la charrette ou la barge fluviale.
Chaque voie ferrée abandonnée au profit de la route, est un déni de tout ce qui a été donné, espéré et promis par un mode de liaison qui reste parmi les plus économiques, écologiques, en dépit de l'entretien nécessaire de toutes ses infrastructures.
Le petit train qui longe cette vallée de la Cère, où aucune route ne peut s'immiscer, rappelle constamment au voyageur le travail titanesque accompli pour construire la voie, et la fragilité d'une ligne autrefois nécessaire ( construite en alternative au transport par les gabarres), désormais en sursis (dont on ne sait combien il pourra tenir).
J'avais emprunté cette voie dans les années 70 lorsque la liaison ferroviaire menait de Périgueux à Aurillac. Aujourd'hui c'est à Brive que le train d'Aurillac trouve son terminus, toute la partie Ouest ayant été abandonnée (notamment Sarlat, Souillac, etc..).
J'ai fait en juillet cet aller-retour entre Laroquebrou et Biars-Bretennoux... pour la beauté du geste et pour l'amour des trains.
publié par dominique dieterlé
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voyages en France
3 novembre 2018
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c'est le cœur : le marteau qui cogne, qui bouillonne
c'est le buisson ardent : les tombes emportées par le ruisseau des feuilles et la brume violette des draps condamnés aux champs d'honneur
car l'honneur s'est perdu et le tourbillon glisse en fourneaux refroidis, en ardoises, en voies de fer qu'on a déshabillées
après c'est le silence
le fleuve méandreux traverse le ventre pâle des vallées endormies où demeurent
l'accointance du ciel avec le métal, la vérité de l'eau qui s'embrase sans le dire, le souvenir d'un oiseau noir, le grondement d'une cohorte de mots abandonnés et de voyelles orphelines
jetées une à une dans la rivière si plate, si terrible
qu'on rêve de la déchirer
la Meuse de Sedan à Givet
publié par dominique dieterlé
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