petit poème paranoïaque
on dit que les sages et les fous aiment le désert, assujettis à la pauvre poussière du minéral
on dit que nous faisons mourir à petit feu ce qu'ils appellent diversité
on dit que les forêts grimacent de sortilèges assoiffés
on dit des mots à voix secrète suintant des luttes sans merci entre la voracité du Vert et nos appétits d'autres règnes
ah ! moi je dis que tant de vert nous empoigne et nous déborde, qu'il fait naitre des bras menaçants au bord de nos sentiers
qu'il balance à la dérobée des tentacules de vampire contrarié et des impatiences ricanantes
je cherche le silex, le sable, l'eau casquée de nos vains combats
mais c'est encore lui qui nous gagne et nous étouffe, qui nous gave de prairies grasses
où l'on se perd, encore une fois
encore une fois
sans qu'aucun caillou blanc nous montre la sortie
forêts corréziennes