mes deux derniers voyage au Togo et en Afrique datent de 2006... ces poèmes font remonter à la surface des jours pâles une noire et obstinée cicatrice qui ne veut pas se fondre dans une seule peau
il y avait entre les villes, entre les jours, entre les gens, un voyage dans le voyage , que j'ai aimé sans y croire, dans un taxi délabré, un voyage hasardeux qui avait une saveur d'épice et de miel, sans lesquelles la meilleure viande n'a aucun goût
le voyageur qui se prépare à l'imprévisible est toujours en deçà de la réalité du voyage
les Seigneurs de l'Afrique sont les chauffeurs de bus et de taxi, à l'arrogance hautaine des caravaniers méprisant les chiens qui aboient et leur bétail hagard de clients désabusés et ignorant de leur destinée.
seul le chauffeur connaît le but de ton voyage et il lui plait de t'y emmener à sa convenance et à son heure.
entre ses mains tu n'es rien qui vaille la peine d'être écouté
ainsi,
je faisais connaissance avec la vraie chaleur, avec la terre de tous les ocres qui s'incruste dans chaque pli de la peau, avec les rivières mortes, les savanes grillées
je m'approchais du pays d'autre mémoire
je ne peux pas parler du voyage avec qui n'est jamais parti. Je ne peux pas parler d'Afrique avec celui qu'elle n'a pas possédé
ce n'est qu'un mot qui dit quelque chose d'évanoui, que tel n'a pas encore, et que je ne tiens plus.
Un mot vaste comme la surface de nos vies étrangères, mais qui se comprend sans paroles
ce qui donne un sens au voyage c'est l'idée du retour
sans retour le voyage ne serait que la vie
je ne veux rien en perdre et pour cela, l'offrir à qui voudra