18 mai 2009
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11:22
j'étais la semaine dernière dans le studio d'enregistrement d'une radio locale sur ma ville de Concarneau ( radio 5FM), pour parler un peu de mon bouquin
l'interviewer est un ami togolais vivant en France à qui, donc, indirectement, le livre "lettres d'anisara" peut s'adresser au premier chef,
disons qu'il sait de quoi je parle, et que son appréciation est d'autant plus précieuse pour moi
au cours de nos échanges il m'a fait remarquer une chose qui m'avait évidemment échappée, puisque je ne connais pas les subtilités des langues vernaculaires parlées au Togo
dans sa langue en tout cas ( Bassar) on ne dit pas :
"je m'appelle x... ou y.... "
mais
"on m'appelle x... ou y..."
la nuance a son importance car, comme tout ce qui touche à l'expression orale et à la construction grammaticale, elle est porteuse d'un sens qui reste caché à la première écoute
dans ma langue, je me nomme, je me définis et je me présente en tant qu'individu X... , donnant lui-même le sens et la définition de son propre moi, dont le devenir repose alors entièrement sur lui même, d'où peut être cet effet conséquent de solitude et d'errance face à certaines embûches de la vie
dans l'autre langage , je suis le fruit d'une résultante successive de noms donnés par mes parents, ma collectivité ou mes amis (surnom)
je ne me nomme pas moi même mais seulement par le don de nom qu'on m'a fait, et de tout ce qui va avec..
ceci pouvant impliquer du reste une forme de rigidité dans l'expression de mon devenir
par exemple si quelqu'un ne porte par le nom de la famille des griots ou des forgerons - j'ai entendu dire cela de la part d'artistes maliens je crois- je n'ai pas de droit légitime à exercer cette profession
il n'importe donc pas ici, comme en toute rencontre interculturelle, de donner des bons ou des mauvais points ou d'essayer de savoir si ceci et MEILLEUR que cela, mais de comprendre et d'accepter que nous, humains, n'ayons pas les mêmes représentations de nos insertions dans la vie sociale, de nos rapports avec le temps, le groupe, la nature
ce qui est à proprement parler la définition même de la culture !
l'interviewer est un ami togolais vivant en France à qui, donc, indirectement, le livre "lettres d'anisara" peut s'adresser au premier chef,
disons qu'il sait de quoi je parle, et que son appréciation est d'autant plus précieuse pour moi
au cours de nos échanges il m'a fait remarquer une chose qui m'avait évidemment échappée, puisque je ne connais pas les subtilités des langues vernaculaires parlées au Togo
dans sa langue en tout cas ( Bassar) on ne dit pas :
"je m'appelle x... ou y.... "
mais
"on m'appelle x... ou y..."
la nuance a son importance car, comme tout ce qui touche à l'expression orale et à la construction grammaticale, elle est porteuse d'un sens qui reste caché à la première écoute
dans ma langue, je me nomme, je me définis et je me présente en tant qu'individu X... , donnant lui-même le sens et la définition de son propre moi, dont le devenir repose alors entièrement sur lui même, d'où peut être cet effet conséquent de solitude et d'errance face à certaines embûches de la vie
dans l'autre langage , je suis le fruit d'une résultante successive de noms donnés par mes parents, ma collectivité ou mes amis (surnom)
je ne me nomme pas moi même mais seulement par le don de nom qu'on m'a fait, et de tout ce qui va avec..
ceci pouvant impliquer du reste une forme de rigidité dans l'expression de mon devenir
par exemple si quelqu'un ne porte par le nom de la famille des griots ou des forgerons - j'ai entendu dire cela de la part d'artistes maliens je crois- je n'ai pas de droit légitime à exercer cette profession
il n'importe donc pas ici, comme en toute rencontre interculturelle, de donner des bons ou des mauvais points ou d'essayer de savoir si ceci et MEILLEUR que cela, mais de comprendre et d'accepter que nous, humains, n'ayons pas les mêmes représentations de nos insertions dans la vie sociale, de nos rapports avec le temps, le groupe, la nature
ce qui est à proprement parler la définition même de la culture !