Quelques jours passés en Méditerranée, et me voilà de retour avec du bleu plein les yeux, et le sentiment étrange que la couleur du ciel éblouit pour mieux tromper son monde
De l'absence et du vide nait l'intensité de l'azur
le bleu profond n'est que l'épaisseur de la transparence
dont les vanités se perdent toujours dans un mensonge de fausse innocence
Comme tous les mensonges dont on ne perçoit pas le fond,
seulement les couches successives et l'infini vertige,
le bleu qui réjouit n'existe
ni dans le creux des mains flouées,
ni dans l'air immuable,
ni dans la fausse émeraude de la préciosité et de la mer
il reste au terme de ses démesures un vol noir sans étoiles
que les abysses nous font prendre pour un bonheur d'été
miroir dans le miroir, reflet de l'image en abyme
que l'on coule ou qu'on s'élève, il reste juste un mot,
l'ombre d'un ciel rêvé
et quelquefois l'indéfinissable "glas" de bretagne
où l'on ne sait ce qu'est devenue la couleur
et encore moins ce qu'elle n'est pas