je faisais, il y a peu, l'éloge d'une insolence aussi nécessaire que combattive, dans un espace où nous ne saurions plier sans nous vendre, ou nous rendre
les mots insolence et impertinence se trouvent donc souvent réunis dans une proche signification qui les assimilent à l'arrogance.
Le caractère de ce qui est im-pertinent, donc non-pertinent échappe, pour moi à cette logique établie par les grands littérateurs pour les petits élèves de la classe populaire.
est "non pertinent" ce qui n'est pas en cohérence avec son objet, en adéquation avec le sens, le moment, le contexte, ou , précisément la logique de celui à qui l'on s'adresse
je veux bien me targuer de mon insolence qui fait la nique aux imbus de leur puissance.
pourtant j'ai longtemps été la proie de cette absence de pertinence qui fait dire au mauvais moment, la mauvaise chose, à la mauvaise personne
il a bien fallu grandir pour sortir de cette sauvagerie de l'expression qui se confronte plus souvent à des gens qui ne peuvent y répondre, ou que cela blesse inutilement.
l'affirmation des convictions, la lutte pour la justice sociale, la fermeté sur les valeurs ne peuvent pas vaincre par le mépris ou le refus d'entendre
certains des camarades engagés que je rencontre parfois perçoivent cette attitude comme un héritage judeo-chrétien, ce qu'elle n'est pas sans aucun doute, car, si judeo-chrétienne je fus éduquée, ce ne fut jamais dans le souci de l'écoute et de la tolérance, mais bien plutôt l'impertinence de la conversion forcée !
Comme toutes les chapelles le montrent à l'envi, c'est cette impertinence là, celle du refus de voir un autre que soi, d'entendre une autre cervelle que la sienne, qui fait le lit de l'arrogance.
il faudrait bien, dans la pertinence d'une attention réelle au monde et aux pensées, chercher seulement le regard, ou la parole nue, ou, comme je le disais hier, le silence...
se taire un moment
quand le vent l'a décidé
et ne jamais couler