Hazlo m'écrit : ...ce que l'on ne regarde pas, n'existe pas encore!" C'est vertigineux! Mais tellement vrai. En Australie depuis des siècles, des gens chantent les rêves, pour que le monde existe...
chercher dans les aubes sinistres la matière d'un contresens qui ralentirait la fuite et la chute
la géographie des rêves ne suit pas son cours naturel : dans la percée du trajet d'images emportées où se lisent de vieux symboles, il y a détournement, de fonds, de voix, d'intentions malveillantes que le temps n'a pas cicatrisé
s'éveille alors l'inventivité du dormeur qui dessine en relief la carte de ses errances
ainsi, m'avez vous dit, font les aborigènes pour tracer le chemin du vivant sur le désert hostile et indéchiffrable
la carte du pays imaginaire est un rêve de gosse bafoué, gravé sur son coeur que les années retiennent
l'enfant n'a pas grandi, le voulait-elle ? le pouvait-elle ? Peter Pan de poubelle, jeté aux chiens fantômes
de Belleville à la Seine, chemin courant droit, pente douce et naïve, qu'un pavement de roches dures stoppe dans son élan... pour quel voyage sans retour, sans épaisseur, où le graffiti d'un train plombé ne mène qu'au tombeau des déportés ?
il y a presque 20 ans j'ai écrit cette enfance de fausse mémoire d'indien que je n'étais pas, qui s'en souvient ?