Il me revient de loin, son nom d’animal paisible que je mémorisais avec peine à 20 ans, lorsqu’un ami partit en coopération, comme on disait alors.
je le gardais longtemps dans les méandres d’une étrange mémoire sonore qui racontait le sable des mystères
une cathédrale de souvenirs confrontée au miroir de mon premier souffle étonné devant la forêt classée et les lacs qui verdissaient son nom d’ocre rouge
pourtant, Ouagadougou était semblable à son reflet imaginé
belle, lavée, fidèle, et charpentée, femme à l’intelligence épanouie qui discourait le long des avenues, des jardins frais, des places, des cafés-musique, des marchés souriants, des auberges secrètes
j’ai aimé Ouaga. La ville n’a pas déchiré mon attente, la ville amie s’est livré simplement, sans fioriture et sans effets
mais son visage lisse ne sait plus me surprendre
je l’aime et l’oublie vite, comme la marchande de pain, comme l'image familière qui n’inspire plus le désir de ses replis cachés