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25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 15:07

à Quimperlé ce dimanche

j'y participe avec mes livres imprimés et quelques pièces uniques : poésie & gravure

salon des auteurs

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30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 14:15

Mon ami Schubert, j'écoutais ton quatuor N°13 en la mineur, et ma main courrait sur le papier pour gribouiller des sons noircis venus des profondeurs. Que j'ai voulu graver, comme ta musique, gravée, attachée aux cordes étendues que tu fais vibrer depuis le sombre néant. En mode mineur comme il se doit.

 

émergence / fracture / os

point de fortune et d'infortune

frappe le temps / pique l'ombre des pleurs des espaces des retours

le corps ténu émerge des marais / vers le haut / vers le haut

le ciel marche de cheveu en cheveu

parvient au bord de la pauvre caboche / de la pauvre douleur/ et de l'obstination

puis s'en revient, le ciel / et se rit de lui même

 

nous explorons les cavernes fécondes, l'ombre lisse,  la terre du lendemain,

de main en main nous mêlons le vent, la graine, et l'horizon famélique

qui rendra compte à l'été de moissons inespérées

 

l'autre à présent s'échappe/ se frange de pureté limpide

danse et disperse les poids enchevêtrés

 

toute la place revient à la musique

Franz...

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20 janvier 2022 4 20 /01 /janvier /2022 16:46

Sous le regard des rêves sans nom

pas de mensonge pas de vérité

la matière étire la suspension du ciel

et fige la seconde

 

autrement dit :

Nous ne peignons pas le corps réel mais son pouvoir.

Nous peignons seulement l'esprit. C'est tout.

Mawurndjul. Artiste Aborigène 

 

le réel n'existe pas

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8 septembre 2021 3 08 /09 /septembre /2021 10:27

En dessinant, en peignant, on ne restitue pas le réel, on l'invente. Je n'ai jamais eu d'intérêt, ou d'envie, à reproduire ce que je vois, tout en admirant les peintres qui savent s'inspirer, en s'en détachant, de la réalité

Picasso (pour moi le plus grand génie inventif de tous les temps) disait encore : la peinture est un métier d'aveugle. Il ne peint pas ce qu'il voit mais ce qu'il ressent. 

Créer, c'est sortir pour un moment du monde, intérieur ou extérieur, amener une forme, une image, une formule intrusive qui fait exploser nos regards. 

Je voulais être artiste. Je ne voulais pas faire quelque chose de beau, ou d'admirable (en suis-je d'ailleurs capable?). L'univers n'a pas besoin de moi, ni de mes yeux, ni de mes mains pour exister, et perdurer. A la nature appartient la perfection de l’Être, l'absolu, le temps qui ne s'embarrasse ni du bien, ni du mal. Je cherchais un espace imaginaire où je rencontrerais celles, ceux, qui cherchent comme moi, non l'invisible, mais l'immédiateté d'un art singulier dont rien ne reste, sinon une intention, un éclat d'humanité bousculée de son imperfection.

Combler ce besoin de laisser, loin de la beauté sidérante, loin de la laideur que nous distillons sans vergogne, une trace au creux de nos cavernes, deux mots, trois couleurs, et un trait d'incertitude, un feu qui s'étouffe et crache quelques cendres que le papier, ou le mur, ont parfois recueilli.

Car s'il ne raconte pas ce qui existe, notre cerveau humain rend compte, malgré lui, d'un espace potentiel où le chaos se heurte à l'ineffable.

Le monde est au dehors. Et nos esprit cognent à la porte.

acrylique sur toile et collages

acrylique sur toile et collages

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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 15:49

Nées de la terre et du sel

Nées de la chair morte

Nées du vent qui porte à la pierre ce que le mot raconte

Coquilles de lait tiède durcies par les marées

Sarabandes d'os en cavale

Je vous reprends et je vous donne

La forme d'un rêve impossible

Vous dormez dans vos cages de silence

Et c'est moi qui ricane

Autres chimères
Autres chimères
Autres chimères
Autres chimères
Autres chimères
Autres chimères

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30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 14:09

On ramasse des éléments, venus d'ici, venus d'ailleurs. On les assemble. Dans cet assemblage on réunit des influences, des cultures, des terres éloignées. Je pensais aux "poupées Losso" du nord Togo, faites d'os, de bois et de perles, je saluais mes amis, Losso, Kabyè, Kotokoli, Bassar, je pensais à ces deux enfants petits dont le père disparu (Losso) était un de mes amis. Mes mains construisent ces poupées, ni pour copier, ni pour s'approprier, ni pour symboliser des choses que je ne suis pas en mesure de comprendre, juste un clin d’œil complice, un jeu. Juste un moment d'enfance retrouvée.

Jouer : rencontres de poupées métissées

Jouer : rencontres de poupées métissées

les vraies poupées Losso du nord Togo
les vraies poupées Losso du nord Togo

les vraies poupées Losso du nord Togo

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 14:16

D'abord fermer les yeux

Laisser l'ombre trembler au bord des cils

Apprivoiser le ballet des phosphènes

Attendre...

On dit que la nuit engendre des monstres blancs

Mais derrière les paupières

Se déploient seulement l'exercice du vide

Et la poussière d'un rêve éteint

"intérieur nuit" - eau forte sur zinc et aquatinte

"intérieur nuit" - eau forte sur zinc et aquatinte

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 16:35

sept âges de vie

sept petites toiles carrées (20x20cm)

sept temps de réflexion !

émergence - encore n'y a-t-il que l'idée du possible

émergence - encore n'y a-t-il que l'idée du possible

promesses - en attente des moments infinis

promesses - en attente des moments infinis

la chair s'éveille - un pied toujours dehors - et tangue

la chair s'éveille - un pied toujours dehors - et tangue

briser - le cadre qui ennivre l'espérance

briser - le cadre qui ennivre l'espérance

vers la création - à fonds perdus - sans l'horizon

vers la création - à fonds perdus - sans l'horizon

failles et brèches - derrière la vitrine - des falaises

failles et brèches - derrière la vitrine - des falaises

au soir aveugle - l'intérieur du vide - retourne sur lui-même

au soir aveugle - l'intérieur du vide - retourne sur lui-même

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 12:50

Les murs se chiffrent en lettres pâles, et le passé, et le passé

reprend son droit de préemption sur les fils asservis

et le plâtre et le plâtre

s'écueille aux visages fendus

que les mots ont dressés en briques de silence.

Ceux qui vivent encore là

remontent peu à peu du fond des caves

où gisent leurs désirs en rubans de phrases mortes...

crissement bavard, bavant,

et puis c'est tout

 

les murs - septembre 2019

les murs - septembre 2019

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3 octobre 2019 4 03 /10 /octobre /2019 09:21

Jeudi 3 octobre. Un très grand vieux monsieur (est-il plus vieux que moi après tout) fait une fois, puis deux le tour de l'expo, puis reprend les places une à une en lisant avec une attention soutenue tous les textes qui accompagnent les œuvres présentées. Il a fini. Il s'approche avec une sorte d'hésitation.

J'ai été très intéressé, surtout par les textes, me dit-il. Je réponds : merci, attendant la suite qui vient après mûre réflexion. C'est très fort, reprend-il, j'ai rencontré une émotion puissante à chaque nouveau poème. Dès le début on est happé par le sujet et la façon de l'aborder... Vous terminez souvent par une mise à distance un peu étrange, une sorte de pirouette, une forme de légèreté qui désamorce la bombe prête à exploser... Je laisse passer quelques points de suspension qui tombent soyeusement dans le silence. Puis : vous avez vu tout ça ???

Je suis stupéfaite, personne ne m'a jamais dit cela avec une telle justesse, une telle acuité. Je m'arrête de parler. En quelques minutes le timide visiteur a lu en moi sans façon, révélant avec clarté ce que j'ai peine à m'avouer. Vous écrivez vous aussi ? Je tente une approche pour détourner la conversation de ma grande confusion. Il répond : il n'est pas nécessaire d'écrire pour ressentir les mots. Il a raison, c'est sûr. Encore un temps de silence. Je réfléchis. Puisque vous êtes si clairvoyant, permettez moi  de vous proposer une amorce de réponse. Cette mise à distance des grandes colères, des indignations, des douleurs est la seule chose qui permette d'agir, enfin. Être submergé par la violence des ressentis paralyse. Je m'en défends de façon constante. Et raisonnée.

Ou alors, ajoute-t-il doucement, les émotions fortes bouchent la sortie et ne permettent pas d'exprimer ce qui est à l'intérieur. Il semble qu'il y ait dans cet homme beaucoup de mots qui n'ont pas trouvé la sortie de secours. Je me trompe peut être, et me contente d'un  banal oui, certainement. Puis je reprends. En tout cas, la distanciation est certainement la condition sine qua non de la création à propos de tout ce qui suscite tristesse, révolte et désespoir. L'insupportable devient art parce qu'il refuse de devenir haine, parce qu'il garde la force, et la vie, intactes. Nous sommes d'accord. Je n'ose plus rien dire, juste encore, merci beaucoup.

Au fait. La conversation ne s'est pas sans doute pas déroulée avec ces mots exacts, mais la vérité de l'échange fut aussi claire pour moi que ma colère est souvent noire !

 

Et donc ... quelques mots pour présenter ma démarche sur des chemins tortueux ... et "protéiformes" comme disait avec humour  un autre visiteur de l'expo !

vie d'artiste etc...
vie d'artiste etc...

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 13:26

l'ombre engendre les plis de matières endurcies

la surface n'oublie pas de rappeler l'acidité du vent,

pierre ou métal en éclats

un air de ressemblance tordue de précipices

revient au miroir même

eau-forte sur cuivre et aquatinte

eau-forte sur cuivre et aquatinte

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8 septembre 2019 7 08 /09 /septembre /2019 16:00

J'ai réalisé ces tableaux  en atelier sous la conduite oulipienne du peintre Pierre Desvaux en juillet dernier à Aubazines - Corrèze (stage basé sur la notion de palindrome : mot ou phrase qui peut se lire aussi bien de droite à gauche que l'inverse. Ex : radar, kayak, "un art luxueux ultra nu"... etc.)

Pour mémoire, l'Oulipo (OUvroir de LIttérature POtentielle) est un mouvement artistique créé en 1960 , auquel ont appartenu, entre autres, Raymond Queneau, Georges Perec,  ou Italo Calvino. Les jeux littéraires sont basés sur la notion de consigne, ou de contrainte, au travers desquelles l'imagination est appelée à se développer sur une multitude de lignes directrices quasi mathématiques qui n'excluent pas la fantaisie débridée : en effet, tout en suivant la même consigne, chacun y enserre sa personnalité et son esprit créatif, ce qui produit des résultats sans apparences communes.

Mon imaginaire n'est pas, sur ce projet, tout à fait au beau fixe dans un monde dont l'image s'assombrit, mais le but de l'art, quel qu'en soit le résultat, n'est-il pas de faire de "tout", un objet de création. C'est peut être une façon de le rendre meilleur qu'il n'est ; le monde, je veux dire.

aux confins de la peur

l'acier nappe d'un cri 

l'engrenage métallique des eaux

et l'ombre des guerriers

Travaux

sous la terre mécanique

quelle femme en douleurs

brave le vent orange

et les soleils morts nés

Travaux

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Repères

  • : ANISARA
  • ANISARA
  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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