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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 14:44

De stéphane Robelin , vu ce film :"et si on vivait tous ensemble".

Au delà du propos, sympa, envie de parler de ma vieillesse à moi. Un mot qui n'est plus trop à la mode, on dit seniors, comme la carte, ou encore "ainés" ou troisième âge , ou je ne sais quoi. Moi j'aime bien dire "vieux, vieille", car quoique vous, nous, fassions pour faire semblant, de ne pas l'être, vieux, le calendrier ne ment pas...

ET ON S'EN FOUT !

Je n'ai pas aimé passer la barrière des 60 ans, j'avoue que ça m'a même franchement déprimée, mais, au final, de ce coté de la barrière on est exactement la même qu'avant, et autant dire que si on s'y prend bien, si on accepte les bourrelets, les pattes d'oie et les cheveux blancs, y'a même moyen de bien rigoler.

J'ai beaucoup aimé Claude Rich, un des acteurs du film quand lui et moi avions 40 ans de moins. J'ai aimé le petit bidon et les rides radieuses du vieux cochon qu'il est dans le film en question, et le pli amer de Bedos, et la figure taillée à la serpe de Géraldine Chaplin, et l'air hagard de Pierre Richard (finalement ils n'ont pas du tout changé), la seule qui dénote au fond, c'est la belle Fonda de l'Oréal dont on se demande ce qui lui reste d'origine ! L'identité , c'est ce qui reste identique, quoi qu'il se passe. Plus on est vieux, plus on a d'identité, dites vous bien cela ! et comme je réponds parfois à de jeunes cons, qui me trouve "vieille conne" ( ben oui !) : "on verra dans quel état tu seras à mon âge... si tu arrives jusque là!"

Quand on est une femme, on est bien plus libre en étant vieille, même plus peur de trainer dans des endroits sordides, on sait que si on risque le braquage, on ne court plus le risque du viol, et comme, vu le niveau de ma retraite y'a plus grand chose à braquer... 

Enfin, de quoi les vieux ont-ils peur ? on a perdu tout ce qu'on avait à perdre, et n'ayant plus rien à perdre, n'ayant plus de patrons dont il faut lécher le cul, de comptes à rendre, de frais de séduction, n'ayant plus besoin d'apparence, de silence, d'enfants à charge, on peut, enfin, ouvrir sa gueule ... et si ça parait trop intempestif, une brève confusion peut faire passer tout ça pour un malheureux pré-Alzheimer, ou un taux excessif d'originalité (ce qui était une sorte d'injure dans ma jeunesse) .

Alors ! les vieux, l'Anarchie ça ne vous tente pas ? qu'est ce que vous en avez à faire des "économies d'une vie", de la respectabilité et du gris souris ? Ne pourriez-vous vous foutre royalement de tous ces gens qui veulent vous expliquer, à vous, pleins de sagesse et d'expérience, comment il faut penser, voter... et s'écraser ???

Ma grand mère paternelle, qui avait été une garce toute sa vie (avec quelques excuses cependant) enveloppait son caca dans des papiers de bonbon qu'elle offrait aux infirmières de la maison de retraite, ce qui prouve qu'elle n'était pas si folle que ça. Moi ça me fait plutôt marrer, cette histoire !

Et puisqu'on arrive au voisinage de la Mort, mais pas plus vite que le motard qui roule à 250 à l'heure, ou le gamin d'Alep qui va chercher le pain, on se dit qu'on sera les premiers à jouir du repos éternel, ce qui n'est pas une mince satisfaction. En faisant comme celui, anonyme, dont j'ai vu ces jours ci le tombeau, au cimetière Montmartre, avec cette seule mention : "mourir, plutôt crever ! "

Un doigt d'honneur et ... ni Dieu, ni Maitre !

 

cimetièreMontmartre

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