s'il fallait qu'un seul jour nous ramène à l'histoire s'il fallait que l'histoire brûle jusqu'à nos mains s'il fallait que le ciel soit séparé de l'eau s'il fallait que le temps n'attende plus aucun geste et que nos gestes ignorent de quoi se meurt le...
Il fallut constamment hésiter entre le trop et le dépouillé, entre le pauvre et l'abondance, entre l'accumulation et le rejet. L'image de l'Art comme celle d'une nourriture nécessaire à la vie, mais souvent détestée dans son écœurement auquel on ne peut...
Liquider, faire le ménage, jeter par dessus les moulins. Qu'on appelle comme on veut. Qu'on rappelle soudainement parce que les armoires débordent. Parce que le temps est compté. Cinquante années de carnets qui ont trainés de poches en lits, de maisons...
Période de Noël oblige, nous voilà en plein dans une actualité qui irrigue de nombreuses prises de position politiques, de nombreux et virulents débats faits pour semer le trouble et diviser encore un peu plus le peuple sur la défense de ses communes...
Accidents Dans l'art de la scène ils se multiplient confusément. On oublie le texte, on laisse tomber le livre, on trébuche sur une latte disjointe. On ne sait plus, d'un seul coup où l'on se trouve, ce que l'on fait, ce que l'on doit faire. Le public...
à la mémoire des enfances cousues de fil blanc, où l'on traçait sur les cahiers de grands signes en bataille et tout au bord des dentelles fripées d'autres histoires, une poussière de diables et d'anges retenaient nos alarmes, le temps qu'il lui fallait...
(lambeaux de mémoires post-mortem) ce que je vois du monde à présent ce que je vois du monde je l'ai appris de l’aube qui étire ses bras de laine et les fils tricotés des brumes ralenties que je dévide à ne savoir qu'en faire, des étoiles tombées du halo...
On me disait : "ce que tu écris, ce que tu montres, ce que tu joues, c'est la tristesse, c'est la colère du monde. Pourquoi n'écris-tu pas la joie, la paix, l'insouciance ? " Je répondais - avec cynisme - "Ah oui, montrez les moi. Ah oui, que je vienne...
un vol d'oiseaux blancsà l'aplomb des herbes rougesle cône de sel
Souvent, je pense à tous les tableaux que je ne fais pas, aux livres que je chapitre en vain au long de nuits fiévreuses, aux scènes illuminées des théâtres du songe. Souvent, je vois, j'entends, je lis ce que d'autres ont mis au monde et qui me ressemble,...
Mise en scène L'Art de la mise en scène, que j'ai pratiqué un grand temps de ma vie, m'a ramené, sans le savoir, à des pratiques anciennes, plastiques, choisies, qu'un moment j'avais crues détournées par le théâtre, qui n'était pas un premier choix, mais...
il fait froid, mais pas seulement. s'enfoncer dans une nuit polaire peut effrayer, mais pas toujours je n'attends pas le printemps, je m'étonne des étoiles, des tourbillons, des âmes décharnées que le vent ne porte pas et que la terre appelle. vieillir...
Maintenant. Cadeau éphémère de la seconde traverséeMaintenant. Rien ne tient que le seul désir d'êtreUn présent de sable qui vaut son pesant d'or. Présent. Échange. Larme sur le carreau pour arrondir le cielSouffle d'air en équilibre d'inspiration.Soixante...
Elle a dit : maintenant, je laisse, je file, j'arrondis le vide autour de moi. Je cesse de vouloir. C'est maintenant la plongée sans le remords, la scène qui s'effrite sous la pluie. Le petit théâtre est emporté à toutes jambes et les bouts au dessus...
... le premier livre de poésie que ma mère m'a offert quand j'avais 5 ans, lorsqu'elle m'apprit à lire puis, les premières cigarettes mentholées que je lui piquais en douce à 15 ans Ce soir je fumais une clope dans la nuit glacée en guettant la lune qui...
les hommes dispersés à corps et à cris que le temps révèle à eux mêmes les mots élagués dans le ventre du centaure où la forêt se désagrège les mots des hommes les hommes et les mots que personne ne songe à renommer l'égarement des lois faussaires le...
ce moment fragile ne dit pas s'il se joue en images sur - exposées d'avoir été trop retournées il ne dit rien de soi, sinon un "nous" qui se voudrait chantant, parlant , jouant, ou ...? il invite, s'il se peut, à quelques découpages dans le temps de l'hiver...
3 minutes de film à la volée pour dire des moments chauds qui surgissent comme par magie au cœur de l'hiver... les moments qu'on n'oublie pas, bien au-delà du tremblement des images successivement : ballade en moto sur la piste de Sarakawa fête des fouets...
D'abord, il y a la chaleur cuisante. Non, d'abord il y a la douceur chantante de la langue. Non, d'abord il y a les chiens, abandonnés au cœur de lieux abandonnés. Alors ? je commençais par les cigales. Autant de cigales ? jamais entendu. Elles font crisser...
c'est l'ombre de l'épaule et la ténacité du parcours qui ne cesse de retourner à sa source c'est un arrondi de mémoire où chacun se renferme sans poser de questions malgré les déchirures, les amertumes, les songes creux et puis encore, encore, le chemin...
sur chaque pluie noire de l'enfance règnent des billes d'arc-en-ciel des coquilles tapissés de mystères et de lune alors, non, le jour présent n'est pas comblé le temps parait long et se croit tout permis il n'y a pas de peur il n'y a que le sable d'un...
On range ses armoires, on ne sait pas ce qu'on y trouve. En l'occurrence un article de presse que j'avais écrit au temps où j'étais correspondante du journal Ouest France à NEVEZ ( Finistère sud) Aout 1974 (oui ça ne date pas d'hier) : manifestation de...
18h, soir d'hiver sur le seuil de la porte je m'installe avec une bière fraiche et une cigarette comment choisir ? la première fleur de camélia ou le bananier cramé de gel ? moi, je parle avec les morts, tous les morts, les morts de l'eau, de la terre,...
ce caillou dans la mare ce caillou y'en a marre t'as la dent dure, tu sais pourquoi ? moi, je n'sais pas caillou qui s'aventure sur des sables mouvants gros caillou qui fout l'camp caillou qui s'fait la malle qui voyage en plein ciel peut être après la...
La valise est là. Compacte et rationnelle. Cerclée de vide et d'inconnu. Qui se pose.Un volume rassurant de désirs bien ordonnés, de chemins sans accrocs, de villes souterraines où l'on ne sait pas vivre seul, dans la nudité de l'instant. Où l'on se retrouvera...